En d'autres termes, il s'agit, selon Gérard Aïssa Ruot, le représentant de SOS KDI en Algérie, de « sortir du système administratif centralisé et du cadre d'assistanat public ou d'orphelinat ». Et de poursuivre sur un ton péremptoire « Etre parent, cela ne s'invente pas, mais cela s'apprend. » Le modèle d'éducation familiale des dix maisons qu'abrite le site SOS enfants Draria, qui s'étend sur 2,5 ha, obéit à un concept qui polarise autour des axes principaux : une mère dans chaque foyer, une relation étroite entre la mère et l'enfant, la création de liens familiaux et le village en tant qu'entité géographique permettant à l'enfant d'être un membre actif de la société. « Certes, notre souci vise le bien-être de l'enfant, mais nous nous attelons à gérer SOS Village, selon un modèle de prise en charge qui requiert une expérience et une sensibilisation accrues. Autrement dit, un système différent de celui que nous avons l'habitude de voir au sein de l'institution publique », dira Gérard Ruot, soulignant que le nombre de pédagogues (mères et tantes SOS, éducateurs, gestionnaires) et d'administrateurs exerçant dans SOS Village de Draria est de 36, soit 1 encadreur pour 3,5 enfants. En revanche, la gestion requiert, faut-il le souligner, dans certains Foyers pour enfants assistés (FAE) deux, voire trois encadreurs pour chaque enfant. Faut-il rappeler, par ailleurs, que depuis son existence en 1992, SOS Village de Draria a réussi à réinsérer, depuis 60,73% d'enfants dans leurs familles biologiques. Chaque enfant nécessite une mobilisation financière journalière de 600 DA, note le responsable, précisant que « les différents dons qui participent aux ressources de la structure proviennent, en grande partie de l'apport de SOS Kinderdorf International, des parrains internationaux et autres dons en argent ou en nature ». Quant à la subvention gouvernementale, elle reste pratiquement dérisoire. Pour 2006, la solidarité des pouvoirs publics s'est traduite en une aide financière d'à peine 0,31%. Sur cet aspect, le représentant plaide pour le désengagement de l'Etat en termes de système pédagogique et technique, mais cela ne l'empêche pas de participer au coût de la prise en charge de l'enfant, ne serait-ce qu'en termes d'exonération de charges sociales (électricité, gaz, eau, …) et fiscales. Pour augmenter sa capacité d'accueil, l'Ong compte procéder à la mise en place de quatre nouvelles maisons ainsi que l'extension du site pour y ériger des foyers pour adolescents. Parallèlement, des démarches sont entreprises auprès des autorités pour la création d'un village pour enfants à Oran et l'acquisition d'une autre assiette dans la commune de Corso dans laquelle sera créé un Village SOS mères-enfants.