Avec le Ramadhan, les habitudes reviennent, et surtout les mauvaises. Les marchés, les épiceries et les boulangeries sont pris d'assaut, même les vendeurs de « bourek » n'y échappent pas. A Sétif, le souk Abacha et les divers marchés de la ville enregistrent une affluence monstre, les vendeurs sont plus nombreux que d'habitude, et y déambuler n'est pas chose facile. Les pickpockets et les obsédés sexuels y trouvent leur compte, en ce mois de piété. Le citoyen, pris entre le Ramadhan et la rentrée scolaire, perd le nord. « Je ne sais plus s'il faut nourrir mes enfants ou les préparer à l'école. J'en perds la tête », se plaint un père de famille portant de nombreux sachets noirs. Les prix sont stables, mais chers. « Nos salaires de fonctionnaires ne nous permettent pas de tenir une semaine. Alors, affronter le Ramadhan et la rentrée des classes n'est pas chose facile », se plaignent quelques pères de familles. Autre mauvaise habitude de retour avec les accrochages et rixes entre jeûneurs, les parkings sauvages : toutes les rues deviennent la propriété de bandes de voyous, rackettant le citoyen qui a le malheur de passer par là. Même les commerçants sont soumis à ce diktat, sous l'œil passif et indifférent des agents de police, pourtant nombreux en cette période. Le citoyen, qui a pris l'habitude de se laisser faire, va passer encore un mois dans la « piété et la foi ».