Avant, peu de bacheliers optaient pour une formation à l'école normale supérieure. Aujourd'hui, la moyenne d'admission à l'établissement est supérieure à celle de la faculté de médecine », lancera Dr Mohamed Reghioua, directeur de l'ENS, sise au plateau du Mansourah. Avec une moyenne de 13,21 fixée pour les inscriptions de la saison 2007-2008, 569 nouveaux bacheliers ont été admis après test sur 707 candidats, ce qui portera le nombre total à 2 700 étudiants, dont 87 % sont des filles, inscrits dans les cinq filières de formation (lettres arabes, lettres françaises, lettres anglaises, histoire-géographie et philosophie). Assurant une formation de quatre ans pour les professeurs d'enseignement moyen (PEM), et cinq ans pour les professeurs d'enseignement secondaire (PES), l'école couvre la moitié des wilayas du pays de l'Est, Sud et Sud-est, au même titre que l'ENS de Bouzaréah, à Alger. Il faut dire que le nouveau statut de l'établissement, adopté par le conseil du gouvernement peu avant la rentrée 1999-2000, et qui prend en charge la formation des enseignants, a permis d'assurer l'embauche à la fin du cursus, grâce à une convention signée avec le ministère de l'éducation nationale, employeur des futurs diplômés. Ceci fait que l'ENS soit une destination très prisée par les nouveaux bacheliers, notamment ceux des wilayas lointaines, lesquels forment le gros de l'effectif des étudiants. « C'est en quelque sorte une formation à la carte, pour laquelle nous avons mis en place tous les moyens pour en assurer un enseignement de qualité », dira Dr Reghioua. Dans ce volet, et en dépit des efforts consentis, l'ENS fait toujours face à un déficit en encadreurs. « Avec 95 enseignants permanents, on n'arrive pas à couvrir toute la demande. Il nous a fallu recourir aux services de 214 enseignants assistants et vacataires pour combler un déficit de 52 000 heures », affirmera le directeur de l'ENS. En attendant la réalisation de son nouveau siège à la nouvelle ville universitaire, le problème des locaux se pose toujours intensément : avec 32 classes, 3 amphithéâtres, 3 salles d'informatique et 2 laboratoires de langues, l'établissement n'arrive pas à assurer une répartition aérée des groupes. Des classes sont occupées jusqu'à neuf heures par jour. Ceci, sans oublier la forte tension qui s'exerce sur un restaurant qui assure 250 couverts par jour pour 2 700 étudiants. Une situation qui a poussé l'administration à opter pour l'installation de cabines en préfabriqué et à prolonger la durée du service à quatre heures. « Cela dit, et malgré toutes ces contraintes, l'ENS demeure une pionnière en matière de formation des encadreurs, grâce aux conventions signées avec les universités françaises d'Auvergne et de Besançon, en sus du partenariat concrétisé pour l'ouverture d'une école doctorale, en coordination avec l'université de Annaba, et dont la finalité est d'assurer la formation de nos propres enseignants », conclura notre interlocuteur.