La décision prise par le comité du Croissant- Rouge d'Alger de ne pas rouvrir l'ensemble de ses points de restauration dénote le manque de budget alloué aux activités de solidarité. Les neuf restaurants du cœur de cette ONG n'ont pu rouvrir. « On n'a pu le faire faute de moyens financiers », soutient Tahar Bensmina, président du C RA qui met en avant la désaffection des donateurs. « C'est nous-mêmes qui finançons nos projets. L'opération menée par nos bénévoles n'a pas été concluante », soutient-il, en indiquant que la précarité et la cherté de la vie en sont pour beaucoup. « Cinq millions de dinars sont nécessaires pour mener à bien l'opération Maïdat Ramadhan », assure-t-il en relevant que c'est la première fois depuis 19 ans que le comité d'Alger ne réussit pas à rouvrir ces restos. Celui de la rue Mulhouse, à Alger-Centre, coté, n'a « pu rouvrir que durant deux jours ». Des parades ont été trouvées par les bénévoles qui s'arrangent « comme il le peuvent » pour préparer la Maidet « sans trop de conviction ». « Nous n'avons tenu les premiers jours qu'avec l'aide des bénévoles qui ont pris à cœur leur travail », assure Bensmina, en indiquant que 4 à 5 millions de centimes sont nécessaires chaque jour pour faire fonctionner ce point de restauration qui accueille plus de 200 personnes. « Plus de 80 % de ceux qui y viennent sont des SDF. Avec la fermeture des autres points de restauration, leur nombre accroît les dernières semaines de Ramadhan pour atteindre les 500. » Le conflit qui oppose le Croissant-Rouge au ministère de la Solidarité, était-il pour quelque chose dans cette situation « cahoteuse » ? Le responsable du C RA est resté évasif. Il dira, toutefois, que le travail de sensibilisation « n'a pas eu les effets escomptés ». Affectant, selon les chiffres donnés par la wilaya, quelque 3 millions de dinars au C RA, le département de Djamel Ould Abbas, n'es pas tenu, de faire des donations « sauf dans le cas où une donation est importante ».Pour lui, la situation que vit le comité d'Alger peut être extrapolée à tous les comités des autres wilayas. Tenus par des collectivités locales et quelques donateurs privés, quelques points de restauration n'ont pas pu rouvrir leurs portes. L'APC de Bir Mourad Raïs n'a pas, dérogé à « l'usage ». Situé à la rue Slimane Amirat au centre-ville, le restaurant de cette APC peut contenir quelque 200 personnes. « Un privé a bien voulu nous céder son local pour toute la durée du Ramadhan », soutient Amiali, vice-président à ladite APC, en ajoutant qu'une enveloppe de plus de 150 millions a été prévue à cet effet. Nouveauté pour cette année : les 1000 nécessiteux recensés par la commission de la commune auront à bénéficier chacun d'une enveloppe de 5300 DA. Le restaurant géré par l'UGTA a pu rouvrir ses portes « normalement ».Le foyer des cheminots de de la rue Hassiba reste accessible à plus de 300 personnes. Elles y trouvent assure Haddid Saïd, chargé des questions sociales et économiques au sein de la Centrale sécurité et chaleur. Il affirme qu'il faut revenir toujours à « ces actes citoyens sans lesquels rien ne marche ». S'agissant de la désaffection constatée partout ailleurs, le syndicaliste affirme qu'« il faut revenir à des actes de solidarité. Leur pérennité est essentielle. Notre travail à nous est concerté et de longue haleine ». Il est à noter que la wilaya a recensé plus de 83 000 familles nécessiteuses dans les circonscriptions administratives de Dar El Beïda, Rouiba, Bab El Oued et Zeralda, soit quelque 45 communes pauvres. Une enveloppe financière de 200 millions de dinars a été allouée aux opérations de solidarité. Quelque 110 000 repas chauds seront, ainsi, distribués dans 114 locaux.