La population ghazaouie, qui croupit depuis longtemps sous un blocus israélien sauvage, risque d'être la victime principale de la décision israélienne de déclarer la bande de Ghaza « entité ennemie », ce qui ouvre la voie à des sanctions économiques contre ce territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas depuis le 16 juin dernier. Le cabinet de sécurité israélien, réuni mercredi pour débattre d'une riposte à la poursuite des tirs de roquettes depuis Ghaza contre Israël, a adopté cette mesure à l'unanimité, a indiqué la présidence du Conseil dans un communiqué. « En sus de la poursuite des opérations militaires ciblées contre les organisations terroristes, Israël imposera des restrictions au pouvoir issu du Hamas de manière à limiter la circulation de marchandises vers la bande de Ghaza ainsi que la fourniture de carburant et d'électricité », poursuit le communiqué. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déploré la décision « arbitraire » d'Israël, affirmant qu'elle « aggravait la souffrance » de la population. « La décision du gouvernement israélien revient à faire payer le peuple palestinien pour des actes avec lesquels il n'a rien à voir et dont il ne porte aucunement la responsabilité », a ajouté le porte-parole en allusion aux tirs de roquettes. la bande de Ghaza, enclave palestinienne de plus de 1,5 million d'habitants, dépendant totalement de l'Etat hébreu en approvisionnement de carburant, de produits de première nécessité, de médicaments, d'électricité et de beaucoup d'autres choses, ne peut survivre longtemps à de telles mesures si elles étaient appliquées à la lettre. L'organisation humanitaire Oxfam a qualifié la décision de l'Etat hébreu d'« immorale », dénonçant une « sanction collective ». A New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, s'est dit « très inquiet » de l'intention du gouvernement israélien « d'interrompre les services essentiels comme l'électricité et le carburant à la population civile ». Ce serait « contraire » aux « obligations d'Israël et au droit international », a-t-il dit. Les habitants de Ghaza, a ajouté Ban Ki-Moon, « ne doivent pas être punis pour les actions inacceptables des militants et extrémistes ». D'un autre côté, l'armée israélienne effectue des opérations militaires de grande envergure dans le camp des réfugiés de Beït Aïn Elma, près de la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée, où ses troupes œuvrent pour le quatrième jour consécutif. Un soldat israélien a été tué dans un accrochage armé avec des résistants. Deux Palestiniens ont été tués et plusieurs autres ont été arrêtés, dont deux chefs locaux des brigades des martyrs d'Al Aqsa.