La cour de Guelma en sa session criminelle a rendu, ce samedi, son verdict dans une affaire familiale qui a très vite dégénéré en un meurtre. Frères, les deux inculpés sont poursuivis pour le premier, S. Djamel, 23 ans, de meurtre, et le second, S. Saber, 28 ans, de complicité de meurtre avec préméditation pour les deux coaccusés, sur leur cousin A. Djamel, 26 ans. La cour prononcera l'acquittement pour S.S., et 10 ans de prison ferme pour l'accusé principal. Notons que cette affaire a été pourvue en cassation par la défense, suite à leur première comparution en mai 2005. Pour ces mêmes chefs d'inculpation, ils ont été condamnés successivement à 20 et 12 ans de réclusion criminelle. La genèse de ce drame, telle énoncée par le greffier en chef en début d'audience, remonte à la nuit du 15 juillet 2004, lorsque la victime A. Djamel, grillait en fin de soirée des épis de maïs au niveau de l'intersection Boumahra Ahmed-Salah Esoufi, sur la RN80, axe routier Guelma-Khézaras, pour les quelques passants véhiculés, en quête de fraîcheur. Vers 11 h du soir, S. Saber, à bord de la voiture d'un ami lui demandera de s'arrêter en voyant son cousin A.Djamel dans le but de lui intimer l'ordre de ne plus importuner sa sœur car maintenant elle est mariée, bien qu'elle ait été sa promise. Le ton s'élèvera entre eux, et ils en arriveront aux mains ; les quelques témoins les sépareront très vite. A cet instant, S. Djamel, revenant d'un mariage de Khézaras, en voyant cette scène, s'interposera à l'altercation, mais dans un moment d'extrême tension, il assénera un coup de couteau au ventre de la victime, lequel s'avèrera mortel par la suite. A.Djamel et un témoin transporteront la victime à l'hôpital Okbi de Guelma. Les témoins qui défileront à la barre, confirmeront les faits, mais la victime décédera quelques heures plus tard suite à une hémorragie interne provoquée par deux coups de couteaux, et non un, l'un à l'estomac et l'autre au foie, comme le précisera le compte-rendu du médecin légiste, fera savoir le juge. Dans leur plaidoirie, les deux défenseurs mettront l'accent sur le fait que ce drame familial aurait pu être évité si les parents avaient réglé le problème à temps. L'aboutissement de ce pourvoi en cassation doit aujourd'hui prouver qu'il y a eu lors du premier jugement, plusieurs tares voire bourdes en matière de qualification des charges retenues. Quant au procureur général, il dira : « nous ne demanderons pas la peine capitale mais nous requérons 20 ans de réclusion pour S. D. et 12 ans pour S.S. » Après délibération, la cour de Guelma prononcera l'acquittement pour S. Saber, néanmoins, son frère écopera de 10 ans en bénéficiant de circonstances atténuantes. Le juge demandera au père de la victime ce qu'il exige en guise de dédommagement au préjudice subi, ce dernier clamera haut et fort qu'il pardonne à ses neveux et qu'il renonce à l'ensemble de ses droits.