La Gendarmerie nationale a procédé à l'arrestation au cours du mois d'octobre 2004, dans différentes régions du pays, de 950 personnes pour immigration clandestine (888 hommes et 62 femmes). 137 personnes ont été écrouées, 88 mises en liberté provisoire et 725 refoulées aux frontières. Dans la wilaya de Tamanrasset, la gendarmerie fait face quotidiennement à ce phénomène. Selon les statistiques, 538 immigrés clandestins ont été arrêtés dans cette région (531 hommes et 7 femmes). La plupart sont en situation irrégulière, sans pièces d'identité et ont fait de fausses déclarations. Les immigrés proviennent essentiellement du Niger (436 personnes), du Mali (203), du Maroc (71), du Nigeria (58), de la Syrie (28), du Cameroun ( 22) et de la Côte d'Ivoire (20). Ces immigrés utilisent notre pays comme zone de transit avant de gagner l'Europe. Ils choisissent de prendre le chemin de Tlemcen dans le but de rallier l'Espagne via le Maroc ou la route d'Alger pour gagner la France ou l'Italie. Mais souvent, à court d'argent, ils ne peuvent continuer l'aventure et se retrouvent comme travailleurs non déclarés dans les chantiers de travaux publics. D'autres pratiquent de petits métiers pour survivre ou sont acculés à la mendicité dans les grandes villes. Les femmes, plus vulnérables, sont intégrées dans des réseaux de prostitution. Les « harragas » proviennent aussi de l'Afrique noire où ils fuient la pauvreté et les interminables guerres fratricides. Certains pays européens suggèrent de limiter l'immigration clandestine en créant des « centres d'accueil » au Maghreb. Cet avis est cependant loin d'être partagé, et l'Algérie a exprimé clairement son refus, soulignant que la meilleure réponse à ce phénomène consiste plutôt en « une plus grande implication de l'Union européenne dans le développement économique des pays africains pourvoyeurs d'immigrés ». La Gendarmerie nationale, malgré la multiplication des rondes et des patrouilles, se heurte à de sérieuses difficultés pour contrôler les mouvements de personnes aux frontières du Grand Sud algérien. Ces dernières ont tendance à se transformer en passoires.