Les boulangers de la wilaya souffrent dans le silence et certains envisagent même de mettre la clé sous le paillasson, tel ce boulanger du centre-ville de Chlef. « Je n'en peux plus, je fais face à d'énormes problèmes auxquels est venu se greffer celui de la farine. Non seulement l'Etat ne fait rien pour améliorer notre situation, mais en plus, il ferme les yeux sur le diktat de certains distributeurs de ce produit stratégique, lesquels refusent de nous vendre directement la farine, préférant la céder aux grossistes avec des conséquences sur notre trésorerie », souligne-t-il. Cette désorganisation engendre, d'après lui, des surcoûts pour les boulangers dans la mesure où ces derniers sont obligés d'acheter cette matière première entre 2100 et 2200 DA le quintal. « Normalement, le prix de vente ne doit pas dépasser les 2 000 DA, afin de nous permettre de maintenir le prix de la baguette à 7,50 DA », précise-t-il, tout en lançant un énième appel aux pouvoirs publics pour se pencher sérieusement et en urgence sur ces dysfonctionnements assez préjudiciables à l'activité. En dépit de ces contraintes, le prix du pain n'a pas subi d'augmentation, mais jusqu'à quand ? S'interrogent les patrons boulangers. Il est loin le temps où l'approvisionnement en farine des boulangers faisait l'objet de préparatifs intenses et d‘un suivi continu de la part d'une commission de la wilaya, afin de veiller au respect des prix et assurer une large disponibilité du produit. Les boulangers s'approvisionnent principalement auprès de la minoterie de l'Ex-Eriad de Mahdia (Tiaret) et, à un degré moindre, des unités locales de production.