Réglementation figée, textes de loi non appliqués, défaillance des promoteurs, grave déficit de formation,… sont autant de manquements relevés hier au siège de l'Agence de l'amélioration et du développement du logement (AADL) par les professionnels du secteur de l'habitat et de l'immobilier sur la gestion immobilière en Algérie. Un constat d'échec relayé par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, lui-même, Noureddine Moussa, qui n'a pas hésité à parler de situation d'abandon. Que ce soit pour le parc immobilier géré par l'OPGI ou celui, tout récent, géré par l'AADL, plusieurs « insuffisances et manquements ont été constatés sur tout le territoire national », notera le ministre. Les « comportements négatifs doivent disparaître », lance-t-il à l'adresse des opérateurs du secteur. La réhabilitation de la gestion immobilière fait partie, annonce le ministre, des plus importantes priorités de son département. Pour cela, la révision de la législation et la réglementation régissant la gestion de la copropriété et des parties communes figure parmi les mesures à prendre, fait-il savoir, et d'ajouter aussi que la libéralisation des activités de gestion est également envisagée dans le but d'améliorer la gestion immobilière. Cette dernière, rappelle un responsable du ministère, est une activité économique qui continue d'être régie par la loi 83-666 de 1983 qui, pourtant, a été abrogée. Quant à la nouvelle loi, « elle n'est tout simplement pas appliquée ». Le directeur de l'EPLF d'Alger soulignera que la loi de la gestion immobilière n'a subi aucune modification depuis sa promulgation alors que celle de la France a connu près de 30 modifications. Pour le représentant de l'EPLF de Boumerdès, « la profession du promoteur immobilier évolue dans l'anarchie totale ». Initiateur de la réunion, le directeur général de l'AADL, Khiredine El Oualid, dira : « Poser la problématique de la gestion immobilière c'est avant tout répondre aux questions suivantes : comment atteindre nos objectifs ? Selon quelles réformes juridiques et comportementales ? Et selon quels modèles ? » La réunion organisée hier est « une démarche visant à rassembler les différents acteurs de la gestion immobilière dans le but d'élargir le débat au maximum », fait-il remarquer. Il s'agit, poursuit-il, « d'un point de départ qui nous mènera à une réflexion approfondie s'étalant sur cinq semaines ». Quatre ateliers ont été composés lors de cette réunion pour débattre des différents thèmes liés à la gestion immobilière. Les recommandations de ces ateliers serviront de matières premières aux autorités concernées pour l'élaboration d'un plan d'action visant l'amélioration de la gestion immobilière en Algérie.