Constat n La gestion immobilière a été au centre des débats engagés par les cadres et les professionnels de l'habitat organisés, hier, par l'Aadl en prévision des ateliers qui se tiendront à partir d'octobre. La «révision du dispositif réglementaire en vigueur concernant la gestion des parties communes dans le cadre de la copropriété» est devenue l'une des priorités du secteur de l'habitat, a fait savoir, hier, son premier responsable Noureddine Moussa. Dans ce sens, les bénéficiaires de logements et habitant des cités seront associés et, encore mieux, responsabilisés quant à la gestion et l'entretien de leurs espaces de vie. Pour le ministre de l'Habitat, il est impératif de «renforcer l'engagement et l'implication des copropriétaires» et de «renforcer les règles d'organisation et de gestion des biens gérés par les Opgi». L'état des cités Aadl fait couler beaucoup d'encre. Après la joie de bénéficier d'un logement, le désenchantement est venu très rapidement. Et ce ne sont pas les locataires de la cité Aadl de Aïn Naâdja – qui ont observé un sit-in pas plus tard que jeudi dernier pour dénoncer l'état d'abandon dans lequel se trouve leur cité – qui nous contrediront. Manque d'eau, défaut d'éclairage, insécurité, dégradation sont autant de facteurs qui ont fait réagir les citoyens. Lors de la tournée effectuée par le ministre dans différents chantiers Aadl de l'Algérois, un bénéficiaire au niveau de la cité des Bananiers «I» n'a pas manqué d'interpeller M. Moussa sur l'inexistence de l'éclairage public, l'inondation des caves et l'insécurité. A ce citoyen, le ministre a répondu : «L'Aadl fait ce qu'elle peut, elle le fait très mal, mais bon…» Pour remédier à cette situation, il faut, selon Noureddine Moussa, «déterminer les véritables causes de la faiblesse dans la gestion immobilière, ce qui a poussé les bénéficiaires des logements à se plaindre de nombreuses insuffisances». Une tentative d'explication a été présentée par les intervenants. Ainsi, le directeur de la gestion immobilière des sites Aadl a soulevé le problème de l'insuffisance des ressources financières en indiquant que l'agence est «à la limite de ses ressources» arguant le fait que les charges sont en augmentation alors que les ressources prélevées auprès des copropriétaires sont restées fixes. D'où la proposition de la création au niveau des banques d'un fonds de financement des différentes prestations immobilières. L'autre suggestion faite par les experts, concerne, cette fois, la révision des textes en vigueur où un manque d'instruments juridiques dans la gestion immobilière et le règlement des conflits est flagrant. Par ailleurs, les responsables reconnaissent que dans un certain sens, c'est plutôt l'application de la loi qui fait défaut. Selon le directeur de la gestion immobilière auprès du ministère, M. Belhadj-Aïssa, le décret 83-666 du 12 novembre 1983 portant sur la gestion de la copropriété stipule que les copropriétaires doivent organiser une assemblée générale dont la mission est de gérer les parties communes (escaliers, ascenseurs, terrasses, caves, espaces verts et parkings). Toujours selon M. Belhadj-Aïssa, ce décret n'est pas appliqué, à l'exception de quelques cas dans les wilayas de M'sila, Annaba et Tlemcen où le texte a été respecté à la lettre. Il a fait savoir, par ailleurs, que sur tout le parc immobilier national, «seulement 34% des paiements de la quote-part des usagers sont enregistrés».