Dans notre livraison du 4 août dernier, nous nous sommes interrogés sur un éventuel trafic dans le mode de passation des marchés au complexe SNTA d'El Khroub. L'enquête mettait en exergue de nombreuses anomalies dans la procédure ayant conduit en 2002 à la signature d'un contrat avec un particulier pour l'octroi du marché de transport de marchandises, qui coûtera au complexe quelque 200 millions de dinars. Peu de temps après, la direction du complexe, sur ordre de la direction générale d'Alger, mettra fin à ce contrat douteux. Aucune autre mesure ne sera prise malgré la demande formulée par le syndicat pour l'ouverture d'une enquête. La direction du complexe n'était pas pourtant à sa première entorse. Un autre contrat de transport de marchandises, octroyé en mai 2006 au même prestataire ( !?) a soulevé lui aussi des interrogations à partir des observations portées par la commission d'ouverture des plis sur le procès-verbal daté du 4 avril 2006 sanctionnant l'étude des cinq offres répondant à l'avis d'appel d'offres. La nouvelle méthode employée répondait mieux aux lois régissant les procédures de passation des marchés, comparée à la précédente axée, elle, sur la consultation restreinte, mode décrié par les syndicalistes et qualifié de pure invention. Ceci dit, le pli gagnant était truffé de plusieurs anomalies, notamment l'absence de la proposition de prix relative à l'immobilisation, l'absence d'attestation de bonne exécution hors entreprise, la présence d'une carte grise sous forme d'accusé de réception et une autre portant un nom autre que celui du soumissionnaire. Il faut ajouter à cela le fait que le directeur avait rédigé une attestation de bonne exécution au soumissionnaire sur lequel va échoir plus tard le marché et qui va être prise en considération malgré son caractère illégal. Aussi et contrairement aux règles, les plis ont été réceptionnés au niveau du secrétariat de direction. Ignorant toutes ces observations, la direction décidera de porter son choix et signera le nouveau contrat avec ce même soumissionnaire qui, dit-on, ne sert que de prête-nom au réel bénéficiaire qui siège dans la direction du complexe. Pour rappel, les délégués du personnel refusent de siéger dans la commission créée par le directeur général, estimant illégales et dépouillées de tout fondement juridique les méthodes empruntées par la direction.