Une mission d'audit mandatée par le directoire de la SNTA a séjourné à Constantine au début du mois de novembre dernier pour mener une enquête qui a duré environ une semaine au complexe SNTA d'El Khroub, le plus important de l'entreprise. Constantine. De notre bureau Les enquêteurs venus d'Alger se sont penchés sur les marchés du transport de marchandises qui ont fait scandale et dont El Watan s'est fait l'écho à plusieurs reprises, à en croire Bazine Mohamed, membre du bureau syndical de l'entreprise, affilié à l'UGTA. Ce dernier, dans une lettre adressée au président de la République, s'interroge sur l'objectif de cette enquête en soulignant qu'une mission similaire avait été dépêchée en 2004 après que des voix s'étaient élevées pour dénoncer les procédures de passation de marchés, notamment le contrat de transport. Ce cadre syndical révolté, dans un communiqué qui informe sur le contenu de la lettre, considère le silence de la centrale syndicale et des responsables du syndicat d'entreprise, comme une forme de cautionnement et d'encouragement d'une démarche attentatoire aux intérêts de l'entreprise et des travailleurs. Il justifie, par ailleurs, sa démarche et ses écrits adressés au président de la République par le désintérêt affiché par les membres du directoire envers le débat qui a lieu au sein des structures internes de l'entreprise et relatif à la gestion au niveau du complexe d'El Khroub. Contacté au sujet de ladite mission, le PDG de la SNTA, Major Ahmed, a déclaré qu'il s'agit d'une mission de routine qui n'a aucune relation avec les révélations faites auparavant sur des marchés douteux. Chose à laquelle le communiqué du membre du bureau syndical apporte la contradiction. Bazine Mohamed se demande, en outre, comment des carences évidentes soulevées dans le rapport de la commission échappent au directoire, avant de tenter une réponse en avançant que « ou bien le directoire n'arrive pas à déceler les irrégularités soulevées publiquement et c'est grave ! Ou bien le directoire, en parfaite connaissance de ces abus, pour une raison ou une autre, est dans l'incapacité d'agir, et c'est encore plus grave ». Pour lui, il demeure que, quel que soit le travail de telle ou telle commission interne, il ne peut se substituer à celui d'une structure juridiquement habilitée et compétente. Ce qui est incompréhensible et inacceptable pour lui, c'est le fait que le directoire ne se soit jamais prononcé officiellement sur ce sujet. « Bien au contraire, lit-on dans le communiqué, il œuvre à museler toute manifestation remettant ces dysfonctionnements en surface dans les structures internes de l'entreprise. » Le meilleur exemple, conclut-il, est celui des harcèlements que subit un travailleur qui s'avère membre de droit du conseil de surveillance et, entre autres, membre de la commission des marchés au niveau du complexe d'El Khroub et qui s'est retrouvé suspendu de ses fonctions pour avoir osé demander l'ouverture d'une enquête. Maintenant, il reste à suivre la réaction de la présidence de la République après que les recours se sont épuisés, avoue-t-il, pour redresser la situation d'une entreprise qui représente un enjeu économique majeur.