Le président Bouteflika a consacré hier une séance d'audition au ministre des Finances. Karim Djoudi a eu ainsi à s'expliquer sur les grandes lignes de sa politique ainsi que sur les réformes entamées dans le secteur bancaire. Au menu des discussions d'hier figurent notamment l'ouverture du capital minoritaire de la BDL, la cession de Cnep Immobilier à des compagnies d'assurances publiques ainsi que la protection face aux crédits à la consommation. Alors que le processus d'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA) arrive dans ses dernières phases (réception des demandes d'amendement des contrats de la part des banques), le ministre espère procéder à l'ouverture minoritaire du capital de la Banque de développement local (BDL) avec transfert de management. M. Djoudi veut ainsi donner un coup d'accélérateur au processus de privatisation des banques publiques. Le ministre des Finances a également abordé le recentrage de l'activité de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) et de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) sur leur métier de base. C'est d'ailleurs, apprend-on, dans ce cadre que la Cnep Immobilier a été cédée par la Cnep à des compagnies d'assurances publiques. Selon des sources proches de la Cnep, il s'agit de la Saa, de la CAAT et de la CAAR. Dans le financement hypothécaire et de l'immobilier, la Cnep Banque occupe une place de premier rang. A fin 2006, d'après la même source, l'encours de ses ressources clientèles était de l'ordre de 573 milliards de dinars et celui de ses engagements (crédits octroyés) de 240 milliards de dinars. Cela faisait assez longtemps qu'une réflexion s'était engagée au ministère des Finances et à la Cnep pour séparer les activités de financement au service des épargnants du financement de l'habitat et de l'immobilier en général. Ces actions visent, selon M. Djoudi, toutes à favoriser un développement du crédit immobilier. Le ministre des Finances a salué, par ailleurs, la dynamique de développement des banques privées, notamment celles adossées aux grands groupes internationaux. Le nombre d'agences des banques privées est ainsi passé de 47 en 2003 à 120 à juin 2007. Devant le vertigineux développement rapide du crédit à la consommation, le ministre songe à protéger les débiteurs des risques de surendettement. A cet effet, une commission interministérielle présidée par M. Djoudi a formulé des propositions pour encadrer et sécuriser ce type de crédit qui seront soumises prochainement à l'examen du gouvernement. Le ministre des Finances a également évoqué que la modernisation rapide des systèmes d'information et de paiement pour améliorer la qualité des services bancaires s'est poursuivie dans la continuité du projet de modernisation des infrastructures de traitement des paiements de masse dans le cadre duquel continuent à être menés les travaux de mutation des systèmes d'information des banques.