Le marché financier domestique, hors banques, à savoir le marché des capitaux d'Alger avec ses compartiments obligataire et boursier, devrait connaître à l'avenir un certain regain d'intérêt en vue de sa consolidation. C'est du moins ce que laisse à penser le compte rendu de la séance d'audition consacrée hier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au secteur de la finance. Ainsi, tout en dressant un état des lieux favorable des progrès enregistrés au sein du marché financier local, le département des finances affiche son engagement à favoriser l'alimentation du marché boursier en nouvelles valeurs mobilières afin de le rendre plus à même de contribuer au financement de l'investissement. A cet effet, le département dirigé par Karim Djoudi annonce qu'il compte encourager des opérations de privatisation partielles d'entreprises publiques économiques (EPE) par la bourse dès que le ministère de l'Industrie aura arrêté une liste d'EPE privatisables dans ce cadre. Dans la même optique, il est également fait état d'une démarche, actuellement en préparation, visant l'admission sur le marché boursier des obligations assimilables du Trésor (OTA) de 7, 10 et 15 ans au plus tard d'ici fin 2007. Ces deux mesures, est-il précisé, ont pour objectif de renforcer le marché financier en vue d'une mobilisation plus intense des ressources internes pour le développement de l'investissement. En clair, il est question d'œuvrer pour remettre le marché des capitaux d'Alger sur les rails afin de lui permettre de remplir un tant soit peu son rôle dans la canalisation de l'épargne et le financement de l'investissement. En ce sens, le ministère des Finances ne manque pas de relever que le financement domestique de l'économie s'opère essentiellement à travers la dépense publique (10,444 milliards de dinars), les crédits à l'économie pour 1,987 milliards de dinars, les financements propres aux agents économiques prélevés sur une épargne bancaire de 3489 milliards de dinars, d'une circulation monétaire hors banques de 1092 milliards de dinars et d'un financement par le marché financier (obligations) de 170 milliards de dinars. Dans le même contexte, le ministère des Finances souligne que l'activité du leasing (crédit-bail), qui a atteint un volume de financement de 13 milliards de dinars, devra bénéficier de nouvelles incitations fiscales à travers le projet de loi de finances 2008.