La rentrée scolaire s'énonce par un rush particulièrement massif sur les services d'état civil. Partout, au sein des locaux qui leur sont réservés, et ce, depuis le début du mois, règne une pagaille indescriptible. À l'instar des autres wilayas, les mairies de Mostaganem ne font pas l'exception et c'est à Bouguirat où l'on semble avoir dépassé tous les entendements. Installés dans une ancienne salle de classe “phagocytée” par le siège de l'APC mitoyen, il y a fort longtemps qu'ils ne peuvent répondre au besoin de la population d'une commune, chef-lieu de daïra, qui dépasse largement les 30 000 habitants. Ainsi, quotidiennement, le local remarquablement exigu est littéralement pris d'assaut par des centaines de citoyens qui viennent demander, qui un certificat de résidence, qui une légalisation de signature, mais la plupart des extraits d'acte de naissance. Une liasse de documents exigés par les établissements scolaires pour la constitution des dossiers d'inscription des élèves qui se traduit par une véritable tracasserie pour les préposés au guichet. “Il faut avoir des nerfs d'acier pour travailler dans pareilles conditions !”, se plaint l'un des agents pourtant “familiarisé” avec cette ruée enclenchée par la rentrée scolaire. Pénombre, brouhaha et ambiance suffocante, conjugués parfois à l'excès de zèle et à l'incivisme de nombreux usagers ainsi qu'à l'état de dégradation avancée des registres matrices que les agents se relaient entre-eux à longueur de journée, effectivement, les conditions sont pires, du moins des plus pénibles. Débordés par la forte demande, mais surtout par le désordre régnant, les agents n'ont d'autre alternative que de gérer comme ils peuvent cette situation quasi chaotique. Souvent ils doivent esquiver les “coups de nerfs” et les “coups de gueule” de certains au comble de l'irritation par cette cohue agglutinée devant les guichets. Sept années après l'avènement du IIIe millénaire, et au moment où le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni promet des passeports biométriques pour le début de l'année prochaine, les services d'état civil ignorent encore les bienfaits de l'informatique et continuent à délivrer des extraits d'acte de naissance manuscrits. Les agents, avec toute la bonne volonté du monde, mais à qui il manque la maîtrise de l'outil informatique, sont manifestement dépassés par les événements. L'antenne administrative réalisée à la fin des années 1980 à Ouled Chafaâ, contrée qui regroupe au moins la moitié de la population de la commune, pour soulager le siège de l'APC est fermée depuis… plus d'une quinzaine d'années. Le salut pourra-t-il provenir de la nouvelle mairie dont la réalisation vient d'être lancée ? M. O. T.