Frappant de plein fouet les plus démunis et les prolétaires, la rentrée sociale, à travers la wilaya de Guelma à l'instar du territoire national, est doublement contraignante : le début du mois de Ramadhan a coïncidé avec la rentrée scolaire. Mais encore, et en guise de cerise sur le gâteau, les factures d'électricité et de gaz, les taxes foncières, ainsi que celles de l'assainissement et ordures ménagères inciteront les chefs de famille aux derniers retranchements financiers. Alors, on cassera la tirelire pour la énième fois, on s'endettera pour faire comme tout le monde, car la phobie des poches vides est omniprésente dans l'esprit des pères et mères de famille au revenu modeste. « J'ai 4 enfants à charge et leur mère, le plus jeune passera cette année la 6e, la cadette et le benjamin sont tous deux au collège et l'aîné au lycée. Je ne vous cacherai pas que j'ai emprunté, avec beaucoup de suppliques, 15 000 DA pour faire face à cette rentrée sociale. Avec un salaire comme le mien, 12 000 DA, il y a de quoi vouloir se pendre au bout d'une corde, et en finir avec la vie ». Il ajoutera, la bouche en écume : « Pour vivre décemment il faudrait un miracle, les commerçants nous pompent le sang, l'argent que nous percevons n'a aucune valeur ». En effet, côté trousseau scolaire, le choix existe, mais il faudrait compter en moyenne pour le primaire 1 100 DA pour les livres scolaires et un peu moins pour les fournitures. Les parents de collégiens débourseront 2 000 DA pour les livres, et autant pour les fournitures, quant aux lycéens, et à titre informatif, le jeu de livres frôle les 3 000 DA. Encore heureux que les plus démunis bénéficient de la gratuité du livre, qui est prêté pour être restitué à la fin de l'année, en plus des 2 000 DA destinés à indemniser, nous dit-on, les quelque 65 000 élèves inscrits, c'est toujours ça ! Avec le mois de Ramadhan, la facture s'allonge à vue d'œil, le prix des fruits et légumes et autres denrées alimentaires, s'ils n'ont pas été maintenus, ont augmenté. Le cas le plus frappant reste le prix du kilo de navets, qui s'est vendu à 130 DA, et celui de la botte de céleri à 50 DA. Quant à la pomme de terre, elle se maintient à 50 DA le kilo. Quoi qu'il en soit, l'Aïd pointe déjà, les ménages seront, à coup sûr, saignés à blanc. D'autres dépenses, et probablement d'autres emprunts les attendent, mais bon, c'est ainsi, « pour le sourire des gosses », selon les mots de certains.