Plus de 22 000 personnes en France ont signé la pétition « Non au contrôle génétique de l'immigration ». Dans quelques jours, le Sénat français, rappellent les initiateurs de la pétition, votera à son tour sur l'amendement mis en cause, et « nous avons obtenu une victoire partielle, car la commission des lois du Sénat a rejeté cet amendement ». « Nous avons appris par des sénateurs que même si le Sénat s'y oppose, le gouvernement fera tout pour faire passer l'amendement Mariani. Ses défenseurs mentent en affirmant qu'il facilitera le regroupement familial. Il est en fait destiné à lutter contre la fraude documentaire et constituera une entrave supplémentaire au regroupement familial », indiquent les chercheurs qui ont lancé cette pétition dans un communiqué circulant sur Internet. « Si cet amendement était voté, la France serait le seul pays européen où le recours à des tests ADN concernant l'immigration serait favorisé par un texte de loi. Rappelons aussi que la loi de bioéthique, qui s'applique en France, a interdit l'utilisation de tests génétiques en dehors des besoins thérapeutiques et de certains cas liés à des affaires judiciaires. » Les scientifiques à l'origine de cette pétition s'interdisent de « rester muets devant la nouvelle utilisation de cette technique issue de la recherche ». A leurs yeux, « cela préluderait à l'utilisation systématique de ce type de test pour une catégorie de la population, et rien ne s'opposerait ensuite à ce qu'il soit utilisé pour d'autres catégories. Ce serait donc une première et ce serait donc très grave ».