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Le silence complice
Publié dans El Watan le 04 - 10 - 2007


Dans le Saint Coran, comme dans l'Ancien Testament, on sait par avance que Caïn est sur le point de tuer son frère Abel. On assiste, bras croisés, au déroulement de la scène dès le départ jusqu'à l'accomplissement du forfait. Ce découpage technique, cinématographique pour ainsi dire, se reproduit dans la vie et, surtout, dans les œuvres artistiques et littéraires. On y mène de front une action qui a lieu ailleurs, tout en se déroulant en nous à la fois. C'est pourquoi l'enseignement que nous en tirons est, généralement, très fort. Léonard de Vinci (1452-1519) esquisse la silhouette d'un pendu exécuté en 1479. Une raison artistique, voire scientifique, le pousse à croquer le supplicié, puisque dans sa méthode, pour reprendre Paul Valéry, le corps humain dans tous ses détails, ne devait avoir aucun secret pour lui. En fait, il ne fait que raconter, dans ce dessin, une histoire, somme toute brève, au sein de laquelle nous évoluons malgré nous. Dans le monde littéraire, l'illustration la plus frappante en la matière, nous la retrouvons chez Truman Capote (1924-1984), dans son roman De sang froid. A la limite du morbide, l'écrivain américain invite son lecteur à œuvrer, à ses côtés, à la reconstruction, pas à pas, de l'assassinat de quatre membres d'une même famille dans l'Arkansas, en novembre 1959. Obsédé par les moindres détails physiques et psychiques des deux meurtriers, il passe cinq ans à échafauder son enquête, à la parfaire avant d'écrire un roman décapant et terrifiant en même temps. Le lecteur, autre élément de ce découpage technique, sait qu'il est question d'un crime crapuleux. Néanmoins, il se sent à la traîne des événements, ne pouvant rien contre l'action qui se déroule devant lui et en son for intérieur. Capote pousse le cynisme jusqu'à le faire assister à la scène d'exécution, dans la chambre à gaz, des deux criminels. Gabriel Garcia Marquez, lui, procède de la même manière dans son roman Chronique d'une mort annoncée. Dès le premier paragraphe, on sait que son protagoniste, Santiago Nassar, va être assassiné par une fin de matinée ensoleillée. Pourtant, le train qui arrive à l'heure, comme les théoriciens de la communication se plaisent à le répéter, ne revêt aucune importance informative ou émotive. Histoire banale, pourrait-on dire, d'un meurtre prémédité et, de surcroît, connu de tout le monde. Il reste que le lecteur, en homme apprivoisé artistiquement et littérairement, et, bien qu'au fait des tenants et aboutissants de tous les ingrédients mis par l'auteur entre ses mains, se met à suivre, pas à pas, et la victime et le meurtrier. Pour lui, rien ne devrait entrer en jeu, même pas le côté psychologique. Il est libre de ses gestes et de son appréciation, mais, sous réserve d'aller jusqu'au bout. En somme, c'est l'acte cru qui compte pour lui au premier chef, d'où sa complicité indirecte. Un tel exemple de recouvrement à travers la littérature et l'art en général demeure fort répandu. C'est ce qui a permis à certains contenus de s'étendre au-delà de toute limite, de soumettre le lecteur à leurs lois intrinsèques.

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