L'appel d'offres d'Ouyahia commence à susciter l'ire des syndicats d'entreprises. Outre la « réplique » de la Fédération de la métallurgie, la Fédération nationale des travailleurs des finances publiques (FNTFP), affiliée à l'UGTA, s'oppose à la démarche du gouvernement concernant le chapitre des privatisations. La Fédération des finances, qui regroupe les banques et les caisses d'assurances, dit qu'elle n'est pas contre la privatisation, mais elle doit se faire en totale concertation avec le partenaire social. « Nous accepterons la privatisation que nous voulons, celle qui nous permettra de sauvegarder l'entreprise et de préserver les postes d'emploi », nous dit Ahmed Zouaoui, secrétaire général de la FNTFP. Suivant les directives d'Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale, la FNTFP s'est penchée avant-hier soir sur l'« initiative » de l'Exécutif. Après un débat « fructueux », souligne M. Zouaoui, la fédération a abouti à certaines conclusions. D'abord, la situation des banques et des caisses d'assurances est « saine ». Elles sont financièrement « équilibrées ». Ensuite, s'il y a lieu de vendre une banque à l'avenir, c'est au partenaire social de « prendre en charge l'opération de telle sorte que les acquis et intérêts moraux et matériels des travailleurs soient préservés ». « Nous n'accepterons jamais que nos entreprises soient bradées ou cédées à des sommes modiques », ajoutera M. Zouaoui. La réunion d'avant-hier a débouché sur nombre de points qui doivent être traités dans les jours à venir. « Notre position définitive sera remise sur papier, avec nos remarques, nos propositions et nos positions au secrétaire général de l'UGTA, comme il était convenu de faire », a-t-il encore précisé. Pour arriver à une position consensuelle et présenter des propositions pertinentes, la FNTFP compte aller vers sa base et se rapprocher des travailleurs en vue de connaître leurs points de vue et recueillir leurs préoccupations. Ainsi, lors de la rencontre d'avant-hier, il a été demandé aux secrétaires généraux des syndicats d'entreprises d'organiser ces jours-ci des réunions avec leurs adhérents. Une autre réunion est programmée le 30 novembre. Réunion qui permettra d'élaborer un document « complet » qui sera transmis au secrétaire général, M. Sidi-Saïd.