Le mois de Ramadhan est l'un des mois de l'année qui, de par une consommation effrénée de denrées alimentaires, produit une quantité d'ordures ménagères multipliées par trois pour les principales villes du pays. Quatre bureaux d'El Watan (est, ouest, sud et nord) ont enquêté et ont pu mettre en exergue l'absence de gestion des déchets pour ce mois particulier mais également l'incivisme qui caractérise l'abandon de déchets à n'importe quelle heure et n'importe où. Si en période normale, la gestion de l'environnement à Annaba relève d'une prouesse quotidiennement renouvelée, il n'en est pas de même durant le Ramadhan. Particulièrement dans la commune chef-lieu de wilaya, où la situation devient quasiment ingérable. La pollution multiforme n'épargne aucun quartier, cité et immeuble d'habitation du centre-ville ou dans la périphérie. Il n'est pas rare d'y découvrir d'immenses dépotoirs puants à ciel ouvert, des eaux stagnantes et des rigoles d'eau usée noirâtre d'une odeur pestilentielle. « Les rejets humains et les eaux usées transforment la composition du sol. Ils apportent un excès de sels minéraux qui anéantit la flore. Sur le littoral, que ce soit à Sidi Salem, Seybouse, la Corniche ouest avec ses plages dont Rizzi Amor, Chetaïbi, les eaux usées sont en grande partie responsables de la prolifération des algues vertes à l'odeur particulièrement nauséabonde. » Pour les membres de l'association des comités de quartier de la wilaya de Annaba, les moyens d'action s'avèrent difficiles à réunir. « C'est la volonté des animateurs des communes qui manque pour mettre un terme à ces atteintes flagrantes et continuelles à l'environnement », affirme son président. « L'absence totale des services chargés de veiller au respect de la réglementation en matière d'environnement en est la cause », répondent les élus concernés. Ce qui est à l'origine de la mauvaise gestion des 400 tonnes/jour d'ordures ménagères issues de 10 communes. Omar Alleg, directeur de l'environnement de la wilaya a révélé : « Les moyens de gérer efficacement tout ce qui a trait à la sauvegarde de l'environnement existent y compris dans le domaine de la gestion des ordures ménagères. L'incivisme des citoyens qui ne respectent pas l'horaire prévu de 19h à 22h pour le dépôt de leurs ordures est pour beaucoup dans les atteintes à l'environnement. Je pense qu'avec la parution prochaine du décret portant statut des Epic de gestion des décharges publiques, la situation pourrait s'améliorer ».