Les bureaux d'El Watan ont sagement fait leur rapport et sont unanimes sur la question des déchets produits durant le mois de Ramadhan : ils sont deux voire trois fois plus nombreux. Foi d'éboueurs mais également de Netcom. L'Algérie croule sous les ordures ménagères durant le mois de piété et de prière. Difficile à croire quand on sait qu'on a deux fois moins de temps pour manger, et trois fois moins de temps pour acheter. Mois de carême, mois des extrêmes, il est loin le temps des égards et des retenues (dirait ma grand-mère). Le 21e siècle ne sera pas spirituel mais alimentaire, visiblement, car le constat est alarmant. Quatre bureaux ont été sélectionnés pour enquêter sur l'état des déchets en ce mois. Quatre bureaux placés aux quatre points cardinaux : à l'est, l'ouest, le centre et le sud. A la rubrique environnement à Alger, lors des premiers résultats de l'enquête promptement révélés par notre correspondant de l'ouest du pays, pas de scoop : Annaba croule sous les déchets. Pas étonnant, la wilaya est vaste et particulièrement peuplée et si on pousse le bouchon un peu loin, on pourrait imaginer que c'est la faute aux Tunisiens. A Béjaïa, même topo : les ordures s'amoncellent, les gestionnaires crient au scandale face au peu de civisme de leurs compatriotes boujiotes tandis que la population réfléchit gâteaux et vêtements. L'alarme a été donnée par le bureau de Sidi Bel Abbès. Troisième enquête à arriver à la rédaction du journal qui dévoile les dessous de la pègre ordurière avec à sa tête les épluchures de pomme de terre et les reste de chorba. C'est le ramdam à la rubrique environnement car l'espoir reposait sur l'une des wilayas dites les plus propres du territoire. Et pourtant… la somme de pollution était tellement variée en cette époque de l'année que les correspondants enquêteurs n'ont pu limiter la description de leur recherche à un feuillet. Trop de chose à dire, à divulguer. A la rubrique, on a dû sabrer (jargon journalistique — et pas sympathique —pour dire que le papier a été réduit). Houria, correspondante de Ouargla, pays des dattes, du calme et du bonheur absolu nous a donné le coup de massue : les Ouarglis font trois plus de déchets. Cela fait au mètre carré, 2 381 741 km2 d'ordures.