L'ancien émir et membre fondateur du GIA, Abdelhak Layada, dit Abou Adlène, a été interpellé hier, à El Harrach, pour être conduit directement au tribunal d'El Harrach, près la cour d'Alger, en vertu d'un mandat d'amener, délivré à son encontre, a-t-on appris de source judiciaire. Abdelhak Layada devait être entendu sur une plainte déposée par des policiers pour « outrage à corps constitué suivi d'agression ». Selon nos sources, la plainte remonte à plusieurs mois. Layada venait d'accaparer un lot de terrain communal situé à Baraki, poussant les responsables de la commune à faire appel aux policiers pour détruire la clôture qu'il venait de dresser autour de l'assiette. Une fois sur place, l'ancien émir du GIA et son fils Adlène se sont opposés fermement à l'intervention de la police, en proférant « insultes et menaces contre les agents », et de terminer avec « une agression physique ». Les policiers ont dû rebrousser chemin pour aller déposer plainte auprès du procureur du tribunal d'El Harrach. Ne croyant certainement pas à la justice, Layada ne donne aucune importance aux trois convocations qu'il a reçues du tribunal. Ce qui a eu pour conséquence la délivrance d'un mandat d'amener à son encontre. Interpellés à El Harrach, lui et son fils ont été dirigés tout droit vers le tribunal pour être entendus en tant que prévenus. Ils devaient d'abord vider le mandat d'amener avant d'être relâchés, et ce, en attendant la fin de l'instruction. A titre de rappel, Layada a été condamné à mort en 1993 par le tribunal criminel près la cour d'Alger. Il a été arrêté au Maroc en 1993, où il est parti négocier une transaction d'achat d'armement pour le compte du GIA, une organisation qu'il a fondée avec sept autres chefs terroristes, dont seul Omar Chikhi, gracié en 2001, est encore en vie. Après des négociations très serrées, la justice marocaine l'a extradé en Algérie. Il reste en détention à Serkadji jusqu'à mars 2006, après il a bénéficié d'une grâce dans le cadre de la réconciliation nationale. Son élargissement a été une surprise pour de nombreux observateurs, au point où certains ont parlé d'erreur judiciaire. Mais Layada retrouve très vite ses anciens compagnons « du djihad », notamment les anciens dirigeants du parti dissous qu'il invite souvent à son domicile. Le fils de Ali Benhadj, qui a rejoint les maquis du GSPC, il y a plusieurs mois, entretenait une relation étroite avec Adlène Layada. Dans son quartier, de nombreux voisins se sont plaints de « son comportement arrogant » et certains ont même saisi les autorités pour le dénoncer d'avoir squatté une parcelle de terrain communal. Se croyant protégé par l'immunité dont il croit bénéficier, Layada va jusqu'à fouler aux pieds les convocations d'un tribunal. Il aura fallu le recours à la force publique pour l'entendre sur la plainte déposée par les policiers.