Près de 70 000 personnes ont vu Le dernier chameau de Mohamed Fellag, rapporte son site Internet. One-man-show explosif, ce chef-d'œuvre nous replonge dans l'ambiance folle des salles de cinéma des années 1960. Avec une imagination débordante, le comédien restitue des fragments de son enfance. Il revisite pour le public, les meilleurs moments des séances de projection à Tizi Ouzou et l'engouement phénoménal pour les immortels péplums de l'époque. D'un verbe incisif et parfois osé, il se « moque » de son époque. Tout y passe. Sans autocensure. C'est peut-être le secret de sa réussite. Fellag n'en est pas à son premier succès. Djurdjurassic Bled, son premier spectacle en français, lui vaudra le Grand Prix de la critique théâtrale et musicale en 1996-1997. Dans cette pièce, il raconte l'histoire de son pays, ses angoisses, ses folies et l'humanité de son peuple. Né en 1950 à Azeffoun, la ville mythique des artistes, il étudie les arts dramatiques et se produit dans de nombreux théâtres nationaux au cours des années 1970. Il lance en 1986, son premier spectacle, Les aventures de Tchop. D'autres suivront. C'est Babor l'australie (1991) qui l'a propulsé au firmament. Dans cette œuvre, il s'inspire d'une rumeur selon laquelle, un bateau en provenance de la lointaine Australie allait embarquer tous les chômeurs algériens pour y travailler. Septembre 1993, Fellag est nommé directeur du Théâtre régional de Béjaïa. C'est aussi le début de la subversion intégriste dans le pays. Beaucoup d'artistes seront lâchement ciblés. Fellag s'exile en France. Cette aventure lui servira de tremplin pour se lancer dans son métier. C'est là-bas qu'il s'impose comme l'un des plus grands maîtres de l'humour. Il joue en arabe et en kabyle et depuis 1996, dans la langue de Molière. Il rencontre un énorme succès outre-mer. Ses shows détonnent. Il met le feu à chaque spectacle. Homme de théâtre, humoriste, il a fait une entrée remarquée dans l'écriture romanesque avec, entre autres, Rue des petites daurades (2001), suivi de C'est à Alger (2002). L'allumeur de rêves berbères, publié aux éditions JC Lattès en août 2007, est son cinquième livre. Artiste polyvalent, Fellag est aussi acteur de cinéma. Il a joué dans plusieurs films dont Le Gone de chaâba de Christophe Ruggia (1998), In Challah de Yasmina Benguigui (2001), Voisin voisine de Malik Chibane, Fleur de sang de Myriam Mézière et, tout récemment, dans L'ennemi intime de Florent Emilio Siri.