Il y a comme ça des gens qui ne changent jamais d'avis. Les arguments les plus éloquents aux illustrations les plus édifiantes n'auront pas eu raison de leur position. Al Gore, après avoir été applaudi pour son film documentaire sur le réchauffement climatique, a été l'heureux récipiendaire du prix Nobel de la paix. Son film, qui dénonce les causes liées au réchauffement climatique et pronostique des décennies ravagées par des hausses de températures explosives, a eu le mérite d'éveiller les consciences. Mais pas toutes les consciences, puisque le président américain Bush ne transige pas d'un iota sur sa politique économique et pourtant ô combien polluante. Les Etats-Unis, pays fortement industrialisé, n'a jamais signé le protocole de Kyoto qui intime des quotas de pollution par pays membres. Les Etats-Unis y ont vu peut-être une manœuvre pour réduire leur productivité sous couvert d'un écueil quasi religieux de bonnes intentions. Le film d'Al Gore, qui aura égratigné les quelques susceptibilités gouvernementales d'un des pays les plus puissants du monde, aura fait flancher les discours présidentiels de Bush pour entendre dire que le réchauffement climatique est un problème épineux auquel il faut réfléchir. Seule la palabre aura eu la part belle. L'action, elle, se fait attendre. Mais que peut-on espérer de l'ancien concurrent de Bush, celui qui aurait pu remporter les élections présidentielles si le mode de scrutin n'avait été en sa défaveur… Plus près de nous, en Algérie, le ministre de l'Environnement a été auditionné par le président de la République. Et là aussi, personne n'a changé d'avis. Chérif Rahmani s'est vu visiblement remercier pour son activité en direction de l'environnement. M. Rahmani connaît bien Al Gore, puisque tous deux ont reçu le prix de Champion de la terre, tandis que d'autre rêvait de celui de la paix…