La traditionnelle fête de la figue qui a lieu à Beni Maouche chaque année en pareille période n'aura pas lieu cette fois-ci. La raison est toute simple. « Il n'y a pas de figues ! », explique le secrétaire général de la commune. En effet, en plus de la faiblesse de la pluviométrie et de sa perturbation constatée durant toute la saison, le feu a dévasté des centaines de figuiers séculaires. A titre d'exemple, les régions d'Akour et Tagnit Ighil connues par leurs figues charnues et souples ont vu leurs figuiers partis totalement en fumée, enregistrant des pertes se chiffrant à plusieurs millions de dinars. Devant l'ampleur des dégâts, un vieux paysan se dit outré par ces incendies qui ont pu réduire à néant plus de cent figuiers rien que dans sa plantation qu'il entretient depuis plus de soixante ans. Sur le plan économique, la région de Beni Maouche a grandement pâti des derniers feux, étant donné que la figue sèche représente l'unique ressource pour des centaines de familles. La manifestation culturelle et économique qu'était la fête de la figue représentait un véritable carrefour où se rencontraient, en plus des milliers de visiteurs, exploitants agricoles, investisseurs et techniciens en agronomie. Sur un autre plan, c'est aussi l'occasion pour les fellahs de la région qui saisissaient l'opportunité de la présence des officiels pour remettre sur le tapis la nécessité de créer une unité de séchage et de conditionnement de la figue sèche. Cette année, le rêve de voir ce projet se réaliser s'est évaporé, laissant les professionnels sur leur faim.