La ville de Aïn Melh, daïra située à 130 km au sud-ouest de la wilaya, a été le théâtre hier de violents affrontements entre les habitants et les policiers. Ils se sont soldés par la mort par balle d'un jeune de 14 ans et la blessure de deux autres, dont l'un a été évacué d'urgence sur Sétif. Le président de l'APC de Aïn Melh, joint par téléphone, nous a confirmé la mort du jeune et la violence des manifestations qui se sont exacerbées après que les écoliers et collégiens eurent été mis à rude contribution dans ce mouvement de colère qui a eu pour conséquence l'incendie de deux voitures particulières ainsi que le blocage de routes et de toutes les issues menant au siège de la commune. Le domicile du commissaire de la daïra a été également saccagé, nous a-t-on informé. C'est lors de la prise d'assaut, nous a-t-on précisé, du siège de la Sûreté de daïra par ces jeunes que l'un d'eux a été mortellement touché. La revendication de cette population, selon le président de l'APC, s'articule autour du départ du nouveau commissaire de daïra, récemment affecté, et de quatre autres agents pour avoir été à l'origine de la hogra et des dépassements envers les citoyens et les commerçants. Les dispositions prises récemment par les services de police pour l'organisation de l'activité commerciale et la réglementation de la circulation routière ont été les éléments catalyseurs de cette violente colère. Ces initiatives sont considérées par les citoyens et commerçants comme de la provocation. Selon nos sources, la hogra sévissant depuis quelques années dans cette ville et le comportement des policiers envers la population et les commerçants, où l'abus de pouvoir était le maître-mot, ont eu pour conséquence des heurts violents ayant entraîné mort d'homme. Au moment où nous mettons sous presse, la population a envahi le siège de la Sûreté de la daïra après l'avoir incendié partiellement et empêché les services de la Protection civile d'évacuer deux policiers grièvement blessés restés à l'intérieur de l'enceinte, nous a-t-on relaté.