L'annonce faite par le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, lors de son audition par le président de la République, de raccorder au gaz de ville plus des 2/3 de la population au plus tard dans trois ans, n'a pas déplu aux responsables de Sonelgaz, réalisatrice des projets. « Nous nous sommes engagés dans un programme ambitieux », soutient Ouallouche Chérif, directeur du département gaz, Alger (SDA), en affirmant qu'à la fin janvier, plus de 302 000 abonnés ont été alimentés en gaz de ville, soit plus de 60% des besoins de la capitale. Il reste qu'il se trouvera toujours, selon le directeur, des « poches » qui ne seront pas raccordées, comme c'est le cas au chemin Laperlier à El Biar où des habitations n'ont pas été alimentées en gaz pour des raisons liées à la nature du sol. Tout en assurant que sonelgaz n'est là que pour réaliser des projets préalablement décidés par l'Etat, le directeur relève que plusieurs programmes ont été lancés depuis pas moins de quatre ans et connaissent une « cadence de réalisation appréciable ». Un programme, appelé Convention interministérielle (CIM), « de grande envergure et brassant plusieurs milliards », a été engagé en 2004 et tire à sa fin. Des localités de la périphérie d'Alger sont concernées telles que Khraïssia, Tessala, Souidania et des extensions à Birtouta et Réghaïa. « Plus de 25 000 abonnés se dessaisiront de leurs bonbonnes de gaz. On est en train d'épurer notre reliquat. Le programme engagé en 2007 est en phase finale et la SDA a entamé la réalisation du programme inscrit pour 2008 », relève M. Ouallouche. « Le programme dont l'intitulé est Distribution publique (DP) nécessite, par contre, la mise en place de plusieurs sources à partir desquelles on raccorde les foyers, alors que pour le programme quartiers et lotissements sociaux (PQLS), cette source existe et il suffit de faire le piquage nécessaire », ajoute-t-il en indiquant que les collectivités locales participent au choix du site. En plus de ces opérations prises en charge par l'Etat, des opérations de « charme », appelées sponsoring, sont financées conjointement par Sonelgaz et Sonatrach. Néanmoins, des difficultés se présentent à Sonelgaz. « Elaborer une cartographie prend beaucoup de temps, une fois celle-ci établie, des études seront menées sur le transport du gaz et le choix du site. Les bureaux avec lesquels nous sous-traitons les études font défaut », précise le directeur. Il est donc assez difficile pour la société de trouver des sites pour installer des postes de distribution. « A Bentalha, un site a été choisi mais l'APC refuse de nous signer la décision de cession. Mais nous comptons relancer l'opération », déplore M. Ouallouche, en faisant remarquer que les collectivités locales doivent se mettre de la partie. « A Saoula, deux logements ont été mis à la disposition de nos agents. L'expérience n'a pas été renouvelée », regrette-t-il. Pour lui, les autorisations d'intervenir sur la voie publique ne sont pas systématiques, tandis que l'obligation de travailler la nuit n'a pas été de tout repos pour l'entreprise qui a été « gênée » dans ces projets, surtout celui du changement du vieux réseau en fonte à Alger. 50 000 da pour chaque abonné Le citoyen est mis à contribution dans le cadre de l'extension du réseau de gaz de ville en payant 35% de la somme. « Là encore, le client n'est pas acculé puisqu'un dispositif de payement par échelonnement est prévu », est-il indiqué. Une réflexion est menée par les autorités publiques pour aider le citoyen à faire les installations nécessaires à l'intérieur de son domicile. Remarquant qu'une fois le gaz raccordé, les clients, pour des raisons souvent financières, tardent à placer des installations. Sonelgaz ira jusqu'à cautionner le client auprès de la banque, qui lui accordera un prêt qui s'élève à 50 000 DA pour l'achat d'une gazinière ou d'un chauffe-eau. L'abonné s'engagera à rembourser par échéances.