Ayant dénoncé les dépassements administratifs dont a été victime le parti lors du dépôt des dossiers de candidatures au prochain scrutin, le FFS veut mettre le gouvernement devant ses responsabilités. A cet effet, une délégation du parti, conduite par son premier secrétaire, Karim Tabbou, a rencontré, hier au Palais du gouvernement, le chef de l'Exécutif, Abdelaziz Belkhadem. Les responsables du FFS ont, en effet, remis une déclaration au chef du gouvernement expliquant « tous les dépassements commis par l'Administration contre les candidats et les militants du parti ». « Il n'est pas de l'intérêt du pouvoir politique, il n'est pas de l'intérêt de l'opposition, il n'est pas de l'intérêt du pays que ces dérives soient tolérées », écrit le FFS dans le document remis à Abdelaziz Belkhadem en lui rappelant que la démocratie et la réconciliation nationale passent nécessairement par l'organisation des élections libres et honnêtes. « De votre capacité d'intervention et de celle du gouvernement que vous présidez peuvent dépendre la crédibilité du prochain scrutin, la stabilité du pays et la préservation des chances d'ouverture démocratique », lance encore le FFS à l'adresse de Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier a, à l'issue d'une entrevue de près d'une heure, « promis aux représentants du plus vieux parti de l'opposition d'agir en vue de trouver une solution au problème ». Quelles sont les solutions envisageables ? Le gouvernement va-t-il demander à l'administration d'enregistrer les listes du FFS qu'elle avait rejetées le 9 octobre dernier ? Aucun complément d'information n'a été fourni par Karim Tabbou lors de la conférence de presse animée quelques instants après le rencontre avec le chef du gouvernement. Selon lui, le FFS n'anticipera pas sur les événements, « mais toutes les possibilités resteront ouvertes dans le cas où les doléances du parti ne sont pas prises en compte ». « Nous ne demandons pas au régime de se suicider, nous demandons à l'Etat algérien de s'assumer et de respecter ses propres lois », lance-t-il. Selon Karim Tabbou, le FFS est privé, à cause de l'attitude de l'administration, d'avoir des listes dans dix wilayas. Il s'agit, indique-t-il, des wilayas de Chlef, Béchar, Jijel, Skikda, Sétif, M'sila, Tissemsilt, El Oued, Khenchela et Aïn Defla. « Dans certaines wilayas citées, les listes électorales du FFS ont été refusées arbitrairement, et plus encore nos militants ont été évacués manu militari de l'enceinte même de l'Administration », ajoute-t-il. Ces dépassements, estime-t-il, visent « à déstabiliser le FFS et à contrarier sa volonté d'implantation nationale ». Estimant que le poids et la popularité d'un parti politique ne se mesurent pas par le nombre de listes électorales, Karim Tabbou affirme que son parti a confectionné entre 400 et 500 listes. Pour achever la restructuration du parti après son 4e congrès, l'orateur annonce que le secrétariat national du FFS sera désigné dans les prochains jours.