Karim Tabbou se base sur les «dépassements» commis par l'administration contre son parti. A peine la période de la confection des listes de candidatures est-elle écoulée, et avant même le début de la campagne électorale, voilà que le FFS crie déjà à la fraude. «L'administration a déjà confectionné ses propres listes», dénonce le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, lors de son passage, ce jeudi, au forum hebdomadaire de la Chaîne II de la radio nationale. Le conférencier appuie son argumentaire sur «l'injustice» que l'administration a fait subir à son parti, suite au rejet «de 10 listes APW et 7 listes APC, représentant 768 candidats!». Se voulant plus convaincant, le premier secrétaire national du FFS revient sur le courrier que le ministère de l'Intérieur a envoyé aux citoyens abstentionnistes des législatives du 29 mai dernier. «C'en est une preuve de plus que l'administration veut jouer sur le nombre d'électeurs, et se faciliter ainsi la tâche de désigner elle-même ceux qui vont gérer les Assemblées populaires communales et de wilaya» estime M.Tabbou. Celui-ci va plus loin encore et accuse le ministère de l'Intérieur d'avoir outrepassé les décisions de la justice. Comment? Le conférencier évoque, à cet effet, le cas d'un militant du FFS interdit de se porter candidat dans la wilaya de Mila, sous prétexte qu'«il était contre les principes de la guerre de Libération nationale». «C'est une aberration!» estime Karim Tabbou qui indique qu'après avoir porté plainte, l'accusé a été disculpé. «Mieux encore, la justice, qui s'appuie sur des témoignages, a affirmé que notre militant était fidèle aux principes de la Révolution», affirme le premier secrétaire du Front des forces socialistes qui signale que le ministère de l'Intérieur n'a pas pris acte de la décision de justice Des cas similaires ont également été cités dans les wilayas de Ghardaïa, où 8 candidatures du FFS sur 9 étaient rejetées, à Aïn Defla, où «un fonctionnaire de l'APC a été interdit de se porter candidat sur la liste du FFS parce qu'il constitue un danger pour la wilaya, alors que la même personne s'est portée candidate, lors des dernières législatives, sur la liste d'un autre parti politique et qui avait bénéficié d'un congé sans solde, mais malheureusement pour lui, il n'a pas été élu». Le premier secrétaire national du FFS se demande, à cet effet: «Pourquoi les autorités n'ont pas lancé un mandat d'arrêt contre lui, puisqu'il représente un danger pour la société?» En dépit de toutes «ces exactions» commises par l'administration contre le plus vieux parti de l'opposition, Karim Tabbou affirme que ce n'est pas pour autant que le FFS va se retirer de ces élections. Tabbou s'interroge: «Pourquoi aucune liste du FFS n'a été rejetée en Kabylie?» Et de répondre: «C'est pour prouver que le FFS n'est présent qu'en Kabylie.» Au sujet de la présence du FFS dans seulement 28 wilayas, le premier secrétaire national de ce parti a rétorqué, sur une pointe d'ironie: «Nous n'avons jamais acheté des listes de candidatures à coup de milliards, mais nous les avons confectionnées honnêtement, et suivant des critères bien précis.» C'est en suivant cette directive que le FFS a adopté le slogan de «bonne gouvernance et responsabilité».