Dix questions orales ont été posées ce jeudi par les députés de différentes formations à six ministres. Il s'agit des secteurs du Commerce, de la Santé et de la Population, de la Culture, de la Petite et Moyenne entreprises et de l'Artisanat, de l'Habitat et de l'Urbanisme, et celui du Travail, de l'Emploi et la Sécurité sociale. Mohamed Bouazara, député FLN, a exprimé son inquiétude quant au risque d'explosion dans les villes du Sud à cause de l'inégalité des chances dans la distribution des postes d'emploi. Les jeunes de ces régions, selon ce député, subissent le chômage alors que les postes d'emploi existants sont octroyés aux étrangers. A ce propos, le député s'est interrogé sur l'efficacité de la stratégie mise en place par le gouvernement pour le règlement de ce problème et les mesures prises pour résorber le chômage. Dans sa réponse à cette préoccupation, M. Louh, ministre du Travail, a rappelé qu'en 2005 l'inspection du travail a diligenté une enquête qui a révélé que parmi les 6048 offres d'emploi enregistrées, 5721 ont été accordées à des demandeurs d'emploi locaux, soit 94,59% du nombre total des offres. Toutefois, ce taux n'est pas toujours applicable car une main-d'œuvre spécialisée pourrait être sollicitée mais non disponible au Sud et parfois même en Algérie, d'où donc le recours à la main-d'œuvre étrangère. Le représentant du gouvernement fera remarquer que des enquêtes périodiques sont effectuées par l'inspection du travail qui, en cas de dépassements, n'hésite pas à saisir la justice. Dans ce sillage, M. Louh a précisé que 2928 entreprises au Sud, employant 176 535 travailleurs ont fait l'objet d'un contrôle pendant la période allant de janvier à septembre 2007. Il ressort de ce travail que 344 infractions ont été enregistrées et les responsables d'entreprises impliqués ont été déférés devant la justice. En outre, M. Louh annoncera la finalisation prochaine, par le gouvernement, du projet de politique nationale globale de l'emploi. Celui-ci sera accompagné d'un plan d'action pour la lutte contre le chômage. Ce dispositif qui s'étalera sur cinq ans sera essentiellement axé sur la formation et les investissements générateurs de postes d'emploi et prévoit des mesures incitatives au profit des employeurs. Le représentant du gouvernement n'a pas nié que la législation a enregistré, ces dernières années, un vide juridique en matière de dispositions relatives à l'emploi et à l'installation de la main-d'œuvre, d'où l'émergence de pratiques illégales liées au placement de la main-d'œuvre par certaines entreprises de sous-traitance et des intermédiaires, notamment dans les wilayas du Sud. Dans ce contexte, le ministre a indiqué que le contrôle de l'emploi et du placement des travailleurs est toujours régi par le décret 153-63 de 1963 et le vide n'a été comblé qu'en 2004 par la promulgation de la loi 19-04 relative au placement des travailleurs et au contrôle de l'emploi. La loi 19-04 prévoit des sanctions en cas de violation des mesures de placement des travailleurs et la réhabilitation des services de placement qualifiés. Le ministre a indiqué en parallèle que son département affectera un budget spécial dans le cadre des mesures prévues par la nouvelle politique au profit des entreprises qui contribuent à la lutte contre le chômage et facilitent l'intégration des chômeurs. Le député Ben Hassir Belkacem du RND s'est, quant à lui, montré préoccupé par le nombre réduit de médecins spécialistes et l'augmentation des décès d'enfants à la naissance et de femmes lors de l'accouchement à travers le pays, notamment dans la wilaya de Batna. Le ministre de la Santé, M. Tou, a déclaré que 3000 nouveaux médecins spécialistes ont été désignés entre 2005 et 2007 pour exercer dans les régions de l'extrême Sud et des Hauts-Plateaux et qu'à cet effet, la région de Batna a bénéficié de certaines commodités avec la nouvelle réforme hospitalière. Défendant son secteur, M. Tou a révélé que le travail accompli durant ces deux dernières années représente le quart de ce qui a été réalisé en 45 ans, soit environ 28% de ce qui a été fait depuis l'Indépendance.