Le conseil de la concurrence, entité chargée de combattre les pratiques anticoncurrentielles, créé en 2003, mais jamais activé depuis, n'agira qu'à la demande express des opérateurs économiques concernés, a indiqué jeudi dernier le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, cité par l'APS. « S'il n'y a pas de plaintes émanant d'opérateurs économiques (sur l'existence de positions monopolistiques sur le marché) le conseil n'interviendra pas », a précisé le ministre en marge d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN). « Nous n'avons rien inventé et nous ne touchons pas à la liberté d'entreprendre : la loi antitrust est une loi de la droite très libérale en usage dans tous les pays du monde », a-t-il dit, en guise de réponse aux détracteurs des dispositions d'un avant-projet de loi, approuvé récemment par le gouvernement, proposant de plafonner à 45% les parts de marché de chaque entreprise ou groupement d'entreprises. Le conseil de la concurrence, que ce texte va réactiver, n'interviendra par autosaisine que dans le cas où un nouveau concurrent est empêché d'apparaître sur le marché. Le verdict serait alors que le « monopolisateur » sera astreint à céder ses parts excédentaires à ses concurrents, a-t-il expliqué. Ce dispositif avait suscité le mécontentement de plusieurs associations patronales, qui y voyaient une manière de restreindre ou d'entraver le développement des entreprises privées. Selon ces organisations, l'instauration de la concurrence passe avant tout par la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles (passe-droits, favoritisme dans l'octroi des marchés...) selon le principe de l'égalité des chances. Autre argument des patrons : limiter les parts se pratique sur un marché qui connaît une surproduction, alors que le marché algérien reste dans l'ensemble limité en matière d'offre. Interrogé par l'APS sur ce qui en est de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le ministre a indiqué qu'une nouvelle offre sur les tarifs douaniers, récemment approuvée par le gouvernement, a été soumise à l'OMC il y a une dizaine de jours. La date du dixième round de négociations entre l'OMC et l'Algérie sera fixée en fonction de la réponse de l'organisation à cette offre, a-t-il encore indiqué. Le ministre a refusé de révéler le détail de cette offre.