Terrifiée par le bandage qui couvrait la tête de son maître tabassé par un forcené écumant, à l'instar d'autres délinquants oisifs et drogués, les alentours de nombreux établissements scolaires de Sétif et d'ailleurs, une jeune lycéenne, fille d'une institutrice, en proie elle aussi aux brimades des uns et aux regards des autres interpelle, à travers une missive, les candidats aux prochaines élections locales, dont voici le contenu : « Je vous écris ces quelques lignes. Si vous avez le temps vous les lirez, peut-être. On m'a toujours dit que l'instituteur est un messager, un homme vénéré. La réalité d'un pénible quotidien est hélas tout autre. Moi, quand je finirai mes études, je n'emprunterai pas le même chemin que mon instituteur, enseignant de père en fils, je ne veux pas connaître le même sort que mon papa qui n'arrive pas à joindre les deux bouts. Nos fins de mois, sont difficilement bouclées. On dit que vous êtes des personnes importantes, vous avez le pouvoir de décision. Pourriez-vous, SVP, rendre Sétif belle et propre comme elle le fut jadis ? Mettre un terme à la peur des enseignants et des élèves, agressés par des voyous ? Pardonnez-moi si je vous demande trop, je sais que pour vous le temps est précieux comme l'argent. N'oubliez pas de « pondre » une loi interdisant l'utilisation de la Berlingot à des fins personnelles, de penser sérieusement au calvaire des handicapés, des plus vulnérables de la société et des autres SDF en rade du côté de Aïn El Fouara et ailleurs. N'occultez pas non plus les véritables problèmes de souk Abacha, de la cité Kerouani, du parc d'attraction, la tour Elaâli qui a « bouffé » des milliards, et des autres sites qui balafrent piteusement l'antique Sitifis. Je souhaiterais tant que ma ville retrouve sa splendeur d'antan, et qu'elle ait des serviteurs à la dimension de son statu et de son histoire ».