Transport scolaire, dites-vous ! La question mérite d'être posée au regard de l'usage abusif qui est quasi quotidiennement fait dans certaines communes des véhicules affectés au transport scolaire. Une question qui n'a pas manqué d'être posée à M. Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, lors d'un point de presse qu'il a animé en marge de la visite d'inspection et de travail qu'il a effectuée jeudi dernier à Bouira. Et qui l'a visiblement embarrassé. En effet, le responsable du département le plus social et le plus caritatif ne voyait pas comment il pouvait intervenir auprès des communes qui détournent les véhicules de transport scolaire à d'autres fins que celle pour laquelle ils sont destinés sans pénaliser les élèves qui doivent en bénéficier. En se résolvant au pis-aller, le ministre de la Solidarité a décidé à l'avenir de s'appuyer sur la direction administrative locale (DAL) pour le contrôle de l'usage qui est fait des véhicules de transport scolaire. Comme pour illustrer notre propos, trois véhicules de ce type étaient stationnés hier dans le parking de la wilaya. Le premier venait de Saharidj et il a servi de moyen de transport à un fonctionnaire de cette commune distante d'une quarantaine de km à l'est de Bouira. Le 2e arrivait de Ath Mansour, à quelque 60 km à l'est du chef-lieu de wilaya et le 3e de Boukram, à 45 km au nord. Comme celui de Saharidj, les deux autres véhicules ont servi à transporter des fonctionnaires de ces communes vers le siège de la wilaya. Le motif invoqué par ces fonctionnaires ou les chauffeurs était en général lié aux pannes des voitures de service. Tous affirmaient avoir pris le véhicule après le service scolaire. Au fait, pourquoi les voitures de service tombent-elles si souvent en panne ? Quand on voit les centaines de kilomètres qu'elles avalent au service de responsables qui n'ont souvent en vue que leur bon plaisir (qu'on ne nous prenne pas au mot, nous pourrions citer pas mal de noms), on comprend les défaillances techniques de ces moyens de transport et leur remplacement par d'autres destinés au transport scolaire. Ce scénario pourra continuer longtemps sans que ni M. Ould Abbès, ni la DAL puisse changer quoi que ce soit. Le problème est d'abord d'ordre moral : savoir ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Un bus pour Aghbalou La commune d'Aghbalou et la wilaya ont bénéficié de deux bus lors de la visite, jeudi dernier, du ministre de la Solidarité nationale. Deux sites ont été choisis pour la réalisation d'un centre de formation dans les filières agricoles pour attardés mentaux, site considéré comme projet pilote, et d'une maison d'associations où celles-ci pourront trouver toutes les conditions nécessaires à leurs activités. Afin de souligner les efforts de l'Etat sur le plan de la réinsertion des jeunes et des enfants assistés, le ministre s'est livré à une courte étude comparative sur la situation en matière de structures d'accueil datant de l'époque coloniale et celle d'aujourd'hui. En 1962, l'Algérie disposait de 8 centres, elle en possède aujourd'hui 258 fonctionnels et 150 sont en cours de réalisation. L'objectif est de parvenir dès 2009 à 441 centres à l'échelle nationale. Au sujet du transport scolaire, l'ambition, selon M. Ould Abbas, est de parvenir à une couverture totale du territoire national dès février 2008. La prise en charge du volet scolaire, selon lui, s'est concrétisée par le don de plus de 4000 bus et la réalisation de 11 000 cantines au profit des 1548 communes, dont 1300 bus offerts par le ministère de l'Intérieur. Ce chiffre global n'intègre pas les achats de bus sur budget de wilaya, selon le ministre.