La tendance inflationniste des prix pour l'année 2007 se confirme. L'ONS a, en effet, situé celle-ci à un taux de 3,3 % pour les neuf premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de l'année 2006. Les raisons sont à chercher notamment du côté de la flambée des prix des produits alimentaires qu'ils soient agricoles ou agroalimentaires. Des produits de large consommation qui ont poussé, à cause de la hausse assez soutenue de leurs prix, le pouvoir d'achat des consommateurs à la baisse et ont confirmé la tendance haussière de l'inflation. L'exemple le plus frappant est sans nul doute le prix de la pomme de terre qui continue de flirter avec les 80 DA sur le marché, ainsi que celui des produits laitiers tels que les yaourts ou les fromages, qui du fait de la hausse du prix de la poudre de lait sur le marché mondial a augmenté sensiblement. Si on regarde de plus près les détails de l'inflation constatée par l'ONS, on apprend, selon les chiffres publiés par l'APS, que le taux de 3,3% est dû essentiellement à une augmentation, en moyenne de +6,20%, des prix des biens alimentaires, en particulier les produits agricoles frais (+8,70%), les produits alimentaires industriels (+3,50%), mais aussi les biens manufacturés et les services avec respectivement (+0,50%) et (+1,60%). L'évolution des prix des biens alimentaires est attribuée elle-même à la hausse d'un certain nombre de produits, notamment les produits agricoles frais que sont la pomme de terre (+70%), les fruits (+14,30%) et les légumes (+1,30%). Selon l'ONS, d'autres produits du groupe alimentation ont connu, de janvier à septembre, des moyennes de hausse remarquables. Ainsi, le prix du poisson frais a encore grimpé totalisant une moyenne de +12,90%, durant les neufs premiers mois de l'année en cours. Pour la même période, le prix des huiles et graisses a grimpé de +8%, le café, le thé et les infusions de +4,90%, les boissons non alcoolisées (+4,50%), le pain et les céréales ont connu par ailleurs une hausse de +3,20%. Il est à noter que la dépendance vis-à-vis des importations, notamment pour les produits alimentaires, explique en grande partie cette tendance haussière de l'inflation, car pour 2007, la hausse des prix des matières premières telles que la fariné de blé ou la poudre de lait sur les marchés internationaux s'est répercutée par des tensions sur le marché national et a engendré une inévitable flambée des prix de produits fabriqués à base des matières premières importées. Une réalité qui laisse présager une poursuite de l'inflation pour la fin de l'année en cours et peut-être même pour 2008. Il faut savoir que le taux d'inflation en 2007 est reparti à la hausse, alors que sur une période de 12 années, c'est-à-dire de 1994 à 2006, le rythme d'inflation annuel est tombé graduellement de 29,04% en 1994 à 2,5% en 2006. L'ONS souligne, par ailleurs, que les prix à la production industrielle hors hydrocarbures ont progressé de 0,6% pour le secteur public et de 0,1% pour le secteur privé au deuxième trimestre 2007 par rapport à la même période 2006 (1,1%). Cette progression est due essentiellement, dans le secteur public, à une hausse des coûts de production des secteurs de l'industrie agroalimentaire (1,4%), des matériaux de construction (0,6%), des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE, +0,2%), de l'industrie chimique (+2%), des industries manufacturières (+2,0%) et des industries du textile (0,1%). En revanche, note-t-on au niveau de l'ONS, le reste des secteurs d'activités a accusé une stagnation au cours de cette période de référence, à l'exception du secteur des industries chimiques qui a enregistré une légère baisse de 0,5%.