63e anniversaire de la Fête de la Victoire : l'APN organise une Journée d'étude mardi    Justice: possibilité d'obtenir le certificat de nationalité sur simple présentation de la CIN ou du passeport biométrique    Alger: lancement jeudi prochain de 14e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbie    Ramadhan: "abondance" des produits alimentaires    Magramane reçoit le Chargé d'Affaires de l'Ambassade de France en Algérie    L'amélioration de l'attractivité des structures destinées aux jeunes au cœur de la stratégie du secteur    Hadj 2025: début de la réservation des billets via le portail "Bawabet El Hadj Dz" et l'application "Rakb Alhajij"    La superficie totale des périmètres irrigués à travers le pays sera portée à 3 millions d'hectares    Le président du HCI met en avant le rôle des institutions religieuses dans la protection de l'identité de la nation    Des associations latino-américaines condamnent "fermement" l'expulsion de juristes espagnols du Sahara occidental par les autorités d'occupation marocaines    Quatre terroristes se rendent aux autorités militaires à Bordj Badji Mokhtar    Le terroriste Al-Joulani adoubé par la France commet un génocide contre la communauté alaouite    Le temps de déposer les armes près de Koursk presse pour Kiev    L'Italie ne participera pas à une mission militaire    Mustapha Berraf réélu par acclamation à la tête l'instance africaine    Portugal : Ruben Dias signe son retour, Ronaldo toujours présent    Kimmich prolonge jusqu'en 2029    L'Algérie engagée à autonomiser les femmes et à promouvoir leurs droits politiques et sociaux    Changer la vie des artisanes rwandaises    Ooredoo et ''Ness El Khir'' organisent une opération de distribution de repas aux jeûneurs    Les promesses du wali    Un trafiquant interpellé avec près de 2,5 kg de drogue    Un apport de plus de 6 millions m3 d'eau pour le barrage de Kramis    Le système de management d'AT obtient la certification «ISO 9001 version 2015»    Aït Menguellet en concert à l'Opéra d'Alger    La mosquée Abou Al-Mouhadjir Dinar en cours de restauration    Quand des intellectuels français honnêtes dénoncent    Mondial 2026 (Qualifis): 1ère convocation pour Sohaib Nair en sélection    Palestine: des dizaines de colons sionistes prennent d'assaut l'esplanade d'Al-Aqsa    Guelma: lever de rideau sur le 9e festival culturel local de l'Inchad    Rekhroukh reçoit des députés de l'APN des wilayas d'El Ménéa et d'In Salah    Unicef: un million d'enfants luttent pour survivre à Ghaza    Ligue 1 Mobilis: un ''draw'' CRB-USMA qui arrange le MCA, Biskra lanterne rouge    Eliminatoires mondial féminin: l'Algérie bat le Botswana (4-0) et se qualifie au dernier tour    Epreuves restreignant la dynamique associative en Algérie    « Renforcer l'unité nationale pour faire face aux défis et aux campagnes haineuses contre l'Algérie »        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Jeunes en danger permanent
Publié dans El Watan le 23 - 10 - 2007

Des gamins manipulés par des prédicateurs adultes avec comme objectif leur recrutement comme kamikazes. Des enfants qui délaissent les jeux pour s'immiscer dans les affaires des adultes.
La jeunesse est en proie aujourd'hui à de grands déchirements, partout, à l'école, à la mosquée, dans la rue… Souvent le milieu familial est, tout simplement, dépassé par tant de turpitudes. La démission prend le pas sur tout le reste. Une situation qui n'est pas sans rappeler celle dont Gilbert Cesbron était le témoin lorsqu'il a écrit Chiens perdus sans colliers. Un adolescent de 14 ans a été condamné, quelques jours avant l'Aïd, par le tribunal de Boumerdès à quatre ans de prison avec sursis pour appartenance à un groupe armé. Il était stagiaaire dans un centre de formation professionnelle et fréquentait assidûment un camp d'entraînement terroriste dans la région, en compagnie de dizaines d'autres adolescents. Ces informations donnent froid dans le dos et révèlent l'ampleur prise par l'enrôlement et la manipulation des jeunes par les intégristes armés. Des fidèles ont été surpris de voir des enfants qui n'ont pas dépassé l'âge de jouer aux billes faire « fonction de prédicateur ou d'imam » dans certaines mosquées lors de la prière des taraouih. Par contre, la décision du ministère des Affaires religieuses d'imposer les prières surérogatoires durant le Ramadhan a provoqué des réactions, laissant augurer une bataille sourde autour du contrôle des mosquées. C'est un ancien ministre des affaires du culte, aujourd'hui président de l'Association des oulémas musulmans, qui est monté au créneau pour dire qu'il « appartenait à l'Administration d'être au service de la religion et non l'inverse » ! Officiellement, du côté du ministère des Affaires religieuses, on fait le dos rond et on préfère comme d'habitude ne pas commenter la réaction de M. Chibane, ni celle des autres d'ailleurs. Pourtant, l'actuel responsable des affaires du culte semblait si rassurant et si catégorique, après les révélations impliquant l'imam d'une mosquée de la commune de Kouba dans le recrutement des kamikazes. Il a déclaré à la chaîne en tamazight de la radio nationale : « Ni les mosquées ni les hommes du culte ne participent de manière directe ou non à la formation de ces candidats aux attentats suicide. » Et pourtant, il y a quelques mois, le quotidien arabophone El Khabar a signalé qu'une centaine d'imams avait fait l'objet de mesures disciplinaires l'an dernier. La plupart d'entre eux ont été « sanctionnés » par le ministère des Affaires religieuses pour « apologie, propagande et politisation de prêches ». On peut donc aisément deviner qu'il s'agissait d'abord et avant toute chose de propagande intégriste que le ministère a préféré désigner « honteusement » sous le vocable de politisation. Ces sanctions prises contre ces « imams récalcitrants » fonctionnaires viennent contredire les assurances et les certitudes du ministre des Affaires religieuses. Son collègue de l'éducation nationale s'est voulu encore plus rassurant après l'attentat de Dellys. « Non, l'Ecole algérienne ne produit pas de kamikazes », a scandé M. Benbouzid devant les journalistes. Quelques jours plus tard, quelle ne fut pas sa surprise de constater lors de sa tournée à Tipaza que dans une même classe les filles étaient séparées des garçons. Il a aussitôt dénoncé ce réflexe intégriste arguant que l'ère du FIS était révolue. Autre fait rapporté par la presse : une enseignante de français dans un lycée algérois a subi de la part de ses élèves un véritable harcèlement à cause de sa tenue vestimentaire jugée non conforme à la charia par quelques « potaches éclairés ». Cette jeune femme a dû être certainement encore plus surprise que le ministre d'entendre le proviseur auquel elle a fait part du comportement inquisiteur de ces lycéens lui demander de faire preuve de patience. Aucune suite n'ayant été donnée à cette affaire, l'enseignante en question a préféré garder l'anonymat et ne pas aller plus loin par crainte d'éventuelles représailles… Si, selon Benbouzid, l'école « ne produit » pas de kamikazes et si les agents recruteurs ne sont pas dans les mosquées, alors il ne reste plus qu'à croire que les terroristes ne sont que le produit d'une génération spontanée sortie de « nulle part ». Certes, la démission des parents et le manque de vigilance au sein de la famille permettent dans bien des cas la manipulation des jeunes par tous ceux qui prônent les idées intégristes, que ce soit à l'école ou à la mosquée. Mais la responsabilité de l'Etat est totale au regard du laxisme dont font preuve les autorités lorsqu'il est question de débarrasser ces institutions de l'influence de l'intégrisme symbolisé par ces imams et ces enseignants qui propagent les idées rétrogrades ou appellent les jeunes au djihad. D'ailleurs, les exemples pour le prouver ne manquent pas, à l'instar de celui qui a suscité le coup de colère du ministre de l'Education. Ce qui est sans doute valable pour les imams appointés par le gouvernement ne l'est pas pour les prêcheurs de « bonne volonté » et de mauvaise foi (sans jeu de mots) que l'on rencontre aussi bien dans les salles de prières des quartiers populaires que dans certaines mosquées où l'activité religieuse est supposée être contrôlée par le ministère des Affaires religieuses. Il semblerait, d'ailleurs, que sur les 22 000 imams appointés par le gouvernement, une centaine d'entre eux en moyenne font l'objet de sanctions pour de tels dépassements. Car depuis la loi sur la « concorde civile », adoptée en 2000, certaines mosquées connues au début des années 1990 comme étant des bastions de l'intégrisme sont redevenues des lieux de culte très fréquentés. On y tient des prêches virulents de certains imams à l'encontre des femmes, de la « jeunesse dépravée, de l'Occident impérialiste, des juifs ». Tandis que les médias lourds, la télévision en tête, continuent à diffuser un discours religieux ronronnant, dépassé, replié sur soi, tenu par de vieux prédicateurs. Des prédicateurs qui semblent tout ignorer d'internet, de la mondialisation de la guerre d'Irak, du conflit palestinien, des préoccupations de la jeunesse, du « hidjab branché », etc. Faut-il alors s'étonner que des jeunes se détournent de ces « zombies » qui tiennent des propos d'un autre âge, préférant les appels au djihad et au sacrifice suprême menant au Paradis éternel ? Pas du tout, surtout quand le pouvoir politique s'en mêle, à la manière du président de la République, gratifiant dans un de ses discours Hassan Hattab d'un « Monsieur » lourd de sens, ou encore lorsqu'il rend hommage aux jeunes qui ont rejoint les maquis terroristes depuis les années 1990…

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.