Un séminaire de trois jours, intitulé « Les archives cinématographiques en Méditerranée, restauration et conservation du patrimoine cinématographique en Méditerranée » et organisé avec la collaboration d'Euromed audiovisuel s'est achevé hier, à la cinémathèque de Bologne (Italie). Mohamed Abdelkrim Aït Oumeziane, directeur général du Centre national de la cinématographie et de l'audiovisuel (CNCA) et El Hadj Bensalah, directeur de la Cinémathèque d'Oran y étaient invités, au même titre que de nombreux autres représentants d'institutions culturelles et d'archives cinématographiques de Tunisie, du Maroc, d'Egypte, de Syrie, du Liban… Une rencontre d' experts européens, des membres de la Commission européenne et des responsables de la cinémathèque de Bologne afin de discuter de l'état des lieux des archives cinématographiques d'Europe et de la zone méditerranéenne. De nombreux points ont été abordés, selon un communiqué d'Euromed Audiovisuel, notamment de la situation des cinémathèques en Europe, de l'identification des ressources et des problèmes des archives dans les pays MEDA et la restauration du patrimoine cinématographique. Une table ronde a été consacrée à la situation dominante dans les divers pays du MEDA. Les participants se sont intéressés tout particulièrement à l'importance de protéger le patrimoine cinématographique d'un point de vue historique, artistique et méthodologique ; aux politiques concernant l'archivage et les programmes de gestion des cinémathèques et, enfin, à la possibilité de créer un réseau d'archives cinématographiques méditerranéen. La conservation des films est un problème qui concerne toutes les cinémathèques du monde. De toute évidence, l'expérience européenne est bien plus avancée que celle des pays du Sud, non pas du côté technique de la conservation et de la restauration, mais des politiques d'archivage et les programmes de gestion des fonds cinématographiques. Néanmoins, le danger est général. Selon le communiqué, moins de 20% des titres réalisés dans les années 1920 survivent dans un état intact. Mais l'acétate de cellulose (ou safety film), support sur lequel on a transféré les fragiles pellicules en nitrate de cellulose, n'est pas exempt lui non plus d'une certaine forme de détérioration appelée le syndrome du vinaigre. La crise concernant la préservation des films est d'autant plus sensible, que les couleurs des films tournés ces 40 dernières années commencent à ternir. D'ailleurs, une formation intensive de deux jours sera organisée pour les techniciens participant à l'atelier, qui présentera des méthodologies et techniques pour la restauration d'images et de documents sonores, en utilisant les technologies analogiques et numériques. Enfin, en parallèle, le Cinéma Lumière de la cinémathèque de Bologne a accueilli les projections de plusieurs films importants, représentant le cinéma méditerranéen d'hier et d'aujourd'hui, comme Making Off, le dernier film de Nouri Bouzid (Tunisie, 2006), Wedding in Galilee de Michel Khleifi (Palestine, 1987), Bab El Makam - Passion de Mohamed Malas (Syrie, 2005) et Alyam Alyam d'Ahmed Al Maânouni (Maroc, 1978).