Les travaux du colloque international sur « Les perspectives de développement pour l'industrie pharmaceutique algérienne dans le nouveau contexte international » ont été sanctionnés hier par une série de recommandations. L'Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop) est convaincue que la meilleure solution de faire sortir le secteur de l'industrie pharmaceutique du marasme est de commencer par poursuivre le dialogue et la concertation avec les autorités gouvernementales sur une base régulière et structurée afin de « définir une stratégie industrielle et de santé publique concertée ». L'absence de mesures incitatives concrètes pour encourager l'investissement a mis, selon l'Unop, les entreprises nationales dans d'énormes difficultés. Parmi ces mesures, les opérateurs en pharmacie font référence à la mise à jour et à la simplification et l'accélération des procédures d'enregistrement qui constituent — un des problèmes majeurs que rencontrent les fabricants — par la création d'une agence nationale du médicament dont les missions seront définies en concertation étroite avec la profession. Les opérateurs en pharmacie proposent aussi la mise en adéquation de la taille des entreprises avec leur environnement international avec une prise en compte du contexte algérien, le soutien au développement de la production de nouveaux médicaments qui ne sont pas brevetés en Algérie. Ainsi, l'Unop souhaite qu'une stratégie nationale de développement industriel dans le domaine pharmaceutique soit élaborée avant d'engager les négociations avec l'OMC qui pourraient affecter ce secteur. Elle souhaite contribuer à préciser la stratégie de négociations pour l'accession à l'OMC. Lors d'un point de presse organisé à la clôture des travaux, le secrétaire général de l'Unop, M. Mellah a tenu à souligner l'importance du développement des ressources humaines au niveau des entreprises. Un des aspects, selon lui, auquel il faut s'intéresser pour justement se préparer à la mise en adéquation des entreprises afin de s'engager dans cette nouvelle approche qui est la fusion des entreprises. Le directeur général honoraire de la commission européenne, M. Sauer, a affirmé de son côté que la fusion « n'est pas une solution » de toute stratégie visant à relancer l'industrie pharmaceutique algérienne. « Le plus important aujourd'hui est de prendre les mesures nécessaires pour permettre à la production nationale de passer de 25 à 60% de parts de marché », a-t-il indiqué en précisant que cette fusion nécessite des supports financiers importants. Il a estimé qu'« une fusion pour réaliser une expansion d'entreprise est nécessaire, alors que réaliser une fusion-absorption, c'est reconnaître l'échec et le gaspillage de son investissement », tout en signalant qu'avant toute fusion, il est plus intéressant d'aider au développement industriel des petites entreprises. « Lesquelles peuvent constituer un tissu industriel, voire une base pour des fusions plus consolidées. » Il a par ailleurs relevé la nécessité pour l'Algérie de se doter d'une agence nationale du médicament qui aura pour principale mission de réguler le marché. Une agence qui sera dotée, a-t-il indiqué, d'un budget autonome et de procéder à un recrutement massif de professionnels de la santé pour permettre à cette dernière de bien mener sa mission.