L'objectif est d'aller vers l'émergence d'un géant pharmaceutique national. Aller vers la fusion entre les entreprises nationales spécialisées dans la production pharmaceutique pour mieux développer la filière. C'est la proposition faite, hier, par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. «L'Objectif est d'aller vers l'émergence d'un géant pharmaceutique», a indiqué le ministre qui intervenait lors du Colloque international de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) sur les perspectives de développement de la production pharmaceutique en Algérie dans le nouveau contexte international. M.Temmar a incité les industriels nationaux à créer des entreprises plus grandes pour aller vers un certain nombre d'activités de recherche et de développement. Le mieux, pour lui, est de fusionner avec le groupe pharmaceutique Saidal. «Dans tout cela, Saidal reste le centre de l'affaire», soutient le représentant du gouvernement. Et d'insister: «Nous voulons aller vers la création d'un géant de la pharmacie qui permettra à notre industrie d'être plus compétitive pour s'imposer devant les entreprises étrangères». Plus explicite, le ministre estime qu'une spécialisation de la production s'impose aujourd'hui, «car nous avons un marché national émietté». Aussi, préconise-t-il, de se concentrer sur certains produits, notamment le générique pour promouvoir la production nationale. Certes, dit-il, le générique s'est nettement développé, mais comparativement aux autres pays, il reste faible. M.Temmar espère voir des initiatives concrètes de la part des opérateurs car, considère-t-il, il y a certainement un travail à faire pour rationaliser le marché algérien. «C'est votre décision et non pas celle du gouvernement. C'est à vous d'activer et de faire des études dans ce sens», a-t-il lancé, d'un ton ferme, à l'adresse des industriels présents à la rencontre et d'enchaîner: «Le ministère de l'Industrie mettra à votre disposition un conseil juridique pour vous aider à aller vers cette conception de la fusion». Pour sa part, le ministre de la Santé, M.Amar Tou a, lors de son intervention, défendu la production nationale. Selon lui, cette dernière a connu une certaine évolution contrairement aux analyses faites dans ce cadre. Il avance ainsi que la couverture des besoins nationaux par la production nationale est passée de 24,70% en 2004, à 29,13% en 2005 pour se situer à 34,55% en 2006. Toujours selon M.Tou, la consommation de médicaments en Algérie est de l'ordre de 30,90 euros/personne/an alors qu'en 2005, elle était de 30,52 euros/personne/an. La facture de l'importation des produits pharmaceutiques est passée de 1004,4 millions d'euros en 2005, à 962 millions d'euros alors que durant le premier semestre de l'année 2007, la facture est évaluée à 475 millions d'euros, selon le ministre de la Santé. Cependant, le ministre a indiqué que cette année, les importations seront plus importantes. Car, explique-t-il, l'Etat a décidé d'importer des médicament contre le cancer, l'hépatite et contre les maladies orphelines pour lesquels une enveloppe de 9 milliards de DA a été consacrée et qui passera à 19 milliards deDA en 2008. Pour ce qui est de la protection sociale, le ministre de la Santé a indiqué que le département du Travail se penche actuellement sur la liste des tarifs de référence qui sera incessamment arrêtée. Celle-ci pourrait être élargie plus tard à d'autres médicaments.