Sitôt délogé de son poste de Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, doit faire face à des remous au sein de sa formation et dont les conséquences souvent, pour un parti assimilé à juste titre avec le système, peuvent être fatales. Le procédé est conforme aux traditions de la maison : sitôt délogé de son poste de Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN doit faire face à des remous au sein de sa formation et dont les conséquences souvent, pour un parti assimilé à juste titre avec le système, peuvent être fatales. La cellule centrale de suivi, née il y a un peu plus d'une année, structure regroupant quelques déçus de la nouvelle ère imprimée au parti depuis 2004, vient d'interpeller le désormais ex-Chef du gouvernement sur bien des aspects touchant à la vie organique et politique du parti. Dans un communiqué rendu public hier, l'un des démembrements de cette structure, en l'occurrence la cellule centrale de suivi du Centre demande à M. Belkhadem de “lever le gel qui frappe le travail militant et le retour à un fonctionnement conforme aux statuts et au règlement intérieur du parti, tout comme le respect de ses principes et l'application de son programme”. Les membres de cette structure dont certains ont été reçus en juin dernier par M. Belkhadem à sa demande, après qu'ils eurent brandi l'étendard de la révolte et menacé de porter la contestation dans la rue, lui demandent également de tenir ses promesses et ses engagements, notamment sur la question de l'organisation d'assemblées générales électives au niveau de la base. Signe d'un malaise qui couve en sourdine, ces frondeurs, si l'on ose les affubler de ce vocable, la structure appelle M. Belkhadem à établir un véritable diagnostic de la vie du parti, sinon de dresser un audit. “Nous demandons une évaluation précise et responsable pour situer les raisons du reflux du parti et son renoncement au rôle de parti d'avant-garde en lieu et place de la politique de fuite en avant et de l'ignorance de l'échec”, réclament-ils. Dans la même veine, ils demandent rien de moins qu'une “purge” au sein du parti appelant à “mettre fin aux comportements clientélistes” de ceux qui à leurs yeux sont responsables de la mise à l'écart de beaucoup de militants. Comme déjà revendiqué au lendemain de sa mise sur pied, cette structure demande l'organisation d'une session du conseil national et du congrès extraordinaire sous les auspices de militants “sincères” et auquel participera “les vrais militants” qui auront à débattre de questions organiques et politiques, et notamment le retour à l'ancienne architecture organique du parti : à savoir, un bureau politique et un comité central. Faute de quoi, les membres de cette cellule de suivi brandissent la menace : organisation de sit-in devant les mouhafadhas et devant le siège central du parti à Alger. “Au cas où la direction actuelle persiste à ignorer les interpellations des militants et continue à œuvrer en dehors des cadres organiques du parti”, écrivent-ils. Incontestablement, l'automne ne s'annonce pas doux au FLN. Karim Kebir