Trois femmes d'une même famille, dont la mère d'une fillette scolarisée, vivent depuis trois ans et six mois, tiendra à préciser l'une d'elles, sous une tente de fortune installée au milieu des immeubles des 112 Logements au chef-lieu de wilaya à quelques mètres seulement de l'APW. Les malheureuses, originaires de la commune de Arib (nord de Aïn Defla), ont atterri dans ces conditions suite à un conflit familial, un remariage qui a eu pour conséquence l'éclatement de cette famille, avouera notre interlocutrice. Elle ajoutera avoir abandonné toute démarche auprès de l'administration pour être souvent au chevet de sa sœur atteinte de rhumatisme et actuellement hospitalisée à Blida. A signaler que la malade vit elle aussi sous la tente. Notre présence avant-hier a coïncidé avec la sortie de l'école de la fillette qui faisait peine à voir. En effet, le teint pâle, le regard mélancolique, l'enfant pataugeait dans des eaux stagnantes et polluées entourant l'habitation de fortune. D'aucuns se posent des questions sur le rôle du mouvement associatif, pourtant en étroite collaboration avec les pouvoirs publics. Mais quelles que soient les raisons véritables qui ont poussé ces femmes à élire domicile sous une tente, il est du devoir des pouvoirs publics de s'inquiéter et de prendre en charge la situation de ces citoyennes en pleine détresse. Une situation qui devrait par ailleurs interpeller aussi les riverains. S'il est vrai que les autorités locales ne peuvent intervenir pour régler les problèmes personnels, il n'en demeure pas moins que la prise en charge du citoyen est du ressort de la municipalité quand la rue est squattée et qu'elle doit venir en aide aux plus démunis. Devant cette terrible situation, des citoyens s'élèveront contre le fait que des personnes parfois célibataires et aux revenus appréciables ont pu accéder au logement social sans trop de difficultés et que des terres appartenant à l'Etat sont accaparées, parfois avec la complicité de responsables locaux, ainsi que des logements occupés par ceux qui font peu de cas des lois de la République. Quant aux « damnées » de la wilaya de Aïn Defla, elles devront attendre les bleus dans l'âme, des jours meilleurs.