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La voie du Destin ou l'antithèse du fatalisme
Publié dans El Watan le 31 - 10 - 2007

Malgré une notion abstraite du destin chez la croyance populaire des musulmans, la notion du destin, au sein du monde musulman, reste différemment perçue et souvent définie par les différents courants de théologiens, puisque pour une certaine tendance de théologiens, le destin est limité aux événements résultant des causes indépendantes de la volonté humaine, car le destin de l'homme, du fait qu'il provient de la puissance divine, fait partie du secret caché de Dieu et que Lui Seul connaît, donc par ces faits, nous ne pouvons connaître notre destin que Dieu nous a décrété, qu'après la survenance de l'information authentique à son sujet.
Pour l'autre tendance de théologiens, le destin, s'étend à tous les événements y compris aux actes que l'homme accomplit selon sa propre volonté, car ces derniers considèrent le destin, comme un attribut d'Allah, par lequel il régit les choses selon Sa Volonté et Sa Science pour alors les faire exister au moment où il l'a voulu. Malgré les différents avis contradictoires des théologiens, il est plus compréhensible aujourd'hui, selon la lecture théologique du Coran sur ce sujet, que le destin est l'ensemble des phénomènes issus d'un système de causes et d'effets affectant l'homme et la nature, qui relèvent, avant qu'ils se produisent ou qu'ils se manifestent, de la seule connaissance de Dieu, puisque le Coran enseigne aux humains que le savoir de Dieu embrasse toute chose et que tout ce qui se passe dans l'univers est écrit sur un Livre car : « Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l'ayons créé ; et cela est certes facile à Allah. » (Coran, 57/22) et que : « C'est Lui qui détient les clés du mystère que Lui seul connaît parfaitement. Il connaît ce qui est sur la terre et dans la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu'Il le sache. Il n'y a pas un grain dans les ténèbres de la terre, ni rien de vert ou de desséché qui ne soit mentionné dans le Livre explicite. » (Coran, 6/59). Il ressort aussi des différents nobles versets coraniques, traitant le sujet de la destinée, que si ce qui se passe dans le monde n'est que la matérialisation de la volonté divine par rapport à ce qui avait été prédéterminé, pour les faits et gestes de la vie quotidienne, l'homme est seul responsable devant Dieu afin d'œuvrer pour sa réussite ici-bas et dans l'au-delà. « Œuvre pour ta vie présente comme si tu vivais éternellement et œuvre pour ta vie future comme si tu allais mourir demain. » Dans sa vie sur terre, le musulman ne doit pas se préoccuper du destin, car son but primaire est de réussir sa finalité devant Dieu, comme le confirme cette maxime des compagnons du Prophète, léguée à leurs prédécesseurs afin que nous puissions nous orienter dans notre vie quotidienne et que nous puissions nous comporter devant notre destinée d'une façon correcte, car si le destin reste un ensemble de phénomènes dont la nature, le mécanisme, les conditions d'apparition ou de survenance ne sont connus que par Dieu Seul, il restera l'existence parce que le destin est le futur par rapport à l'homme, il est l'actualité par rapport à Dieu ! Le fait qu'aujourd'hui, chez la croyance populaire des musulmans, la notion de compréhension du destin reste souvent compromise de sa base idéologique des versets coraniques, ce n'est que parce que, à travers l'histoire de l'Islam, et surtout durant la période des siècles de l'obscurantisme et l'analphabétisme des populations musulmanes, les divergences idéologiques des théologiens musulmans ont permis le développement de différentes écoles et même de certaines sectes idéologiques où la compréhension de la destinée de l'homme était très contradictoire, comme celle de la bien connue école « ash'arite », réputée pour exagérer l'emprise du destin sur l'homme, tout en lui ôtant tout pouvoir et toute liberté d'action, car cette doctrine affirmait que l'homme n'a ni capacité ni le choix et qu'il est dirigé comme un robot, tout en n'ayant nullement le choix de ses actes, en s'appuyant sur le sens littéral de certains versets du Coran, afin de considérer toute action comme l'effet direct et immédiat de la volonté divine. L'école des « mou'tazilite » exagérait le pouvoir et le choix de l'homme, tout en tirant argument du verset coranique suivant : « Il en est ainsi, parce que Dieu ne change pas un bienfait dont Il a gratifié un peuple avant que ce peuple change ce qui est en lui. » (Coran, 8/53), afin de dénier à Dieu toute intervention ou choix dans les actions humaines, et de prétendre que l'homme est totalement libre et qu'il est le seul créateur de ses actes, lesquels ne sont connus de Dieu qu'après leur réalisation. Cette école soutient que la responsabilité des hommes implique qu'ils soient les créateurs de leurs actes, sinon Dieu serait injuste puisqu'il a créé en eux la désobéissance, le péché et Il va les châtier pour cela. Même si l'école de « Ahl Assunna wal Jamaa » a emprunté une voie médiane à ces deux écoles, elle reste toutefois basée à la fois sur la révélation et la raison. Elle s'avère suggérer que tout ce que les hommes font se situe dans le cadre de la volonté et de la prescience divine. Pour eux, le libre arbitre s'exerce dans les limites de l'ordre établi par Dieu et en parfaite harmonie avec la volonté de Dieu, qui prime celle de l'homme. La religion musulmane de la Sunna prophétique ne fait pas de contradiction entre le destin et l'action. Le destin est une question de prescience, de connaissance préexistante, et les actions (comme le vol, le meurtre, les injustices à l'égard de la création et des créatures) sont nos actes et que nous en sommes comptables puisque l'Islam donne, aux musulmans, le libre choix et le plein pouvoir. Dieu en aura la preuve décisive durant le Jugement dernier parce que, pour la religion musulmane, nous sommes responsables de nos actions, de nos fautes ainsi que de nos défaillances devant Dieu. Pour cela, nous devons payer pour nos fautes, à moins que Dieu veuille nous les pardonner. L'Islam enseigne donc, pour les musulmans, qu'il faut prendre toutes les mesures de précaution nécessaires par rapport à un monde fait de causes et d'effets. L'homme, en faisant ce qui était en son possible et à son échelle humaine, doit s'en remettre à Dieu, pour la dimension de ce qui est imprévisible et sur laquelle l'homme ne peut pas agir. C'est Dieu qui gère toute chose et c'est donc sur Lui que doit se reporter la confiance humaine. Car, si cette confiance en Dieu évite à l'homme de s'angoisser pour rien, les enseignements de la religion musulmane nous font savoir que « rien ne nous atteindra, sauf ce que Dieu a écrit pour nous. Il est notre Maître. Et c'est à Lui que doivent s'en remettre ceux qui se remettent » (Coran 9/51). La science et la volonté de Dieu, qui précède toute chose, font que la question de conciliation du destin avec la liberté humaine trouve sa réponse dans le fait que Dieu a une parfaite connaissance des événements qui affectent les individus et les sociétés de toute espèce dans leurs moindres détails. Cette connaissance antérieure des événements ne constitue point un obstacle à l'exercice du libre arbitre de l'homme, parce qu'elle ne l'empêche nullement d'agir selon sa volonté. Toutes les activités humaines, les événements et les conséquences qui en résultent dans ce monde sont appelés destin. Si l'homme a la capacité de repousser des destins liés à son libre choix entraînant châtiment et récompense comme la prière, le jeûne, chaque homme peut les accomplir ou pas. L'homme peut aussi faire le bien pour repousser son destin avec un autre, par la lutte contre l'incroyance avec la foi en Dieu, comme il a su lutter contre l'ignorance par l'instruction et la recherche du savoir car en Islam l'homme a le pouvoir d'agir ou de s'abstenir dans sa vie quotidienne. Si l'Islam oblige aux musulmans de croire à la prédestination, ce n'est pas pour que cette croyance puisse conduire à la paresse, à la résignation et à l'incurie, car il appartient au musulman d'agir en conformité avec les prescriptions des préceptes de l'Islam, comme il doit ignorer ce qui lui a été prédestiné, afin qu'il puisse agir selon ses possibilités et ses moyens, sans oublier la notion du Destin. Celle-ci est devenue de plus en plus nuisible pour la compréhension populiste afin d'acquérir une connotation totalement opposée aux valeurs de l'Islam. Parce que tant que nous donnons, nous saurons parfaitement où nous allons. Que cela ne signifie pas pour autant que nous devons planifier les événements de notre futur, puisque ce serait nous limiter en opérant des choix avant même d'avoir effectué le chemin. Ce qui nous permettrait de les vivre, tout en entravant à notre liberté, parce que notre devenir, nous le construisons chaque jour en nous donnant et notre liberté, survient précisément de ce que nous construisons nous-mêmes au présent. Au moment où il se présente, demain sera bien plus qu'aujourd'hui par l'alliance de toutes les libertés des êtres vivants afin que cette architecture délicate à laquelle nous travaillons comme à une œuvre d'art, résultera de l'union que nous réalisons avec la vie et avec les autres. Car, c'est tous ensemble que nous nous libérerons d'un destin misérable, celui que d'autres imputent à Dieu, pour que nous soyons plus motivés par l'Amour d'autrui et que nous n'ayons rien à craindre de l'avenir. Ce sont bien alors les autres, non plus seulement nous-mêmes, qui nous destinent au bonheur.

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