La séance des questions orales à l'APN a traité des problèmes des secteurs de l'éducation, de l'agriculture, de la culture et de l'habitat. Le ministre de l'Education nationale, M. Benbouzid, a été épinglé une nouvelle fois par les députés sur les erreurs constatées dans les manuels scolaires. Abdelaziz Mansour, élu MSP, qui a souhaité à l'occasion amender le règlement intérieur de l'APN afin de donner aux députés la possibilité de poser les questions d'actualité en leur temps, s'est élevé contre la suppression d'un couplet de l'hymne national dans le livre d'histoire de 5e année et la qualité de “marginaux” attribuée aux Algériens qui se sont soulevés contre le refus de la France d'honorer ses engagements après la fin de la Seconde Guerre mondiale et d'avoir plutôt provoqué le massacre du 8 Mai 1945. Le membre du gouvernement a commencé par rappeler les grands efforts consentis par son secteur dans la mise en œuvre de la réforme. Il a indiqué que 185 nouveaux programmes sont initiés pour quatre ans et 151 titres élaborés. 177 millions d'exemplaires de nouveaux livres scolaires ont été imprimés. 50% des élèves ont reçu les livres gratuitement. “C'est une grande victoire pour la réforme. Ces prouesses ne nous ont pas épargnés quelques erreurs.” Il a affirmé qu'une commission nationale chargée de la correction et de la relecture du livre scolaire “procède immédiatement à leur correction dès qu'elle les repère”, précisant que les erreurs ne concernent pas uniquement les livres d'histoire. À ce propos, il a rappelé que les inspecteurs, responsables de la suppression d'une partie de l'hymne national, ont été suspendus de leurs fonctions et traduits devant la justice. Le député a regretté que ces inspecteurs soient sanctionnés alors que des responsables du secteur ne sont pas inquiétés. Boubekeur Benbouzid a repris la parole pour dire que les inspecteurs sont rémunérés 160 000 DA pour élaborer un manuel scolaire. Il a affirmé que les membres de la commission de lecture, qui ont laissé passer l'erreur, ont été également relevés de leurs fonctions. La ministre de la Culture a répondu au député MSP, qui lui reprochait de ne pas accorder d'intérêt aux fêtes locales, que son département organise des festivals ayant des dimensions culturelles visant la valorisation du patrimoine et l'encouragement de la production culturelle nationale. Elle a annoncé, en outre, que son ministère projette d'institutionnaliser au moins un festival annuel par wilaya à la fin de l'année en cours. À une question sur la préservation des sites archéologiques à Mascara, la ministre a précisé que son département ne ménagera aucun effort et en fonction des moyens dont il dispose, pour classer et restaurer les sites et monuments archéologiques à travers tout le territoire national. La priorité sera donnée néanmoins aux sites liés à l'épopée de l'Emir Abdelkader. Le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, a indiqué que la production agricole nationale est en nette progression. La production céréalière est estimée à 43 millions de quintaux en 2007 tandis qu'elle ne dépassait pas les 9 millions de quintaux en 2000. La superficie réservée aux arbres fruitiers à l'échelle nationale a quasiment doublé en sept ans. La production nationale des céréales est de l'ordre de 31 millions de quintaux en 2006. Elle stagnait à 21 millions de quintaux les années précédentes. À ce titre, il a rassuré sur la disponibilité de la semoule et de la farine sur le marché national, précisant que l'Etat subventionne encore les prix des blés dur et tendre et ne tolérera aucune spéculation sur leurs prix. La pénurie de la pomme de terre est imputée, par le membre du gouvernement, “au refus de certains producteurs de cultiver ce produit en raison de la baisse de son prix en 2006, à la spéculation et à la maladie du mildiou qui a touché plus de 5 000 ha”. Dans sa réponse à une question de l'élu d'Ennahda, Mohamed Salah Bouchareb, sur le retard accusé dans la délivrance des actes de propriété dans la wilaya d'Annaba, le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, a révélé qu'un nouveau projet de loi portant règlement des constructions privées inachevées sera soumis prochainement au gouvernement. Il a affirmé, par ailleurs, que les autorités compétentes d'Annaba examinent actuellement plus de 11 000 dossiers (première tranche) sur un total de 16 500 cas de constructions privées ou de parcelles de terrain acquises par des particuliers, soumis à l'agence immobilière de cette wilaya. Souhila H.