Les enseignants et enseignantes de tamazight de la wilaya de Bouira, en grève de la faim depuis le 27 octobre à Alger, ont décidé de poursuivre leur mouvement en dépit du mauvais temps et de la détérioration de l'état de santé de nombre des grévistes. « La grève de la faim se poursuivra, ici même, sur ce trottoir. C'est très dur pour nous, mais la décision a été prise d'un commun accord avec tous les grévistes, hommes et femmes », nous a déclaré le porte- parole du groupe, à l'issue d'une rencontre avec un représentant du ministre de l'Education nationale. Au nombre de 32, les contestataires ont exercé durant cinq ans dans différents établissements de la wilaya de Bouira avant de se voir licenciés, « leur contrat étant arrivé à terme en septembre 2007 », selon les dires du ministère de l'Education nationale. Une bonne partie des concernés possède un diplôme de graduation universitaire de même qu'elle a subi des cursus de courte durée afin d'avoir la qualité d'enseignant de tamazight. Un statut que la tutelle ne reconnaît pas. Reçus hier au siège du département de Benbouzid, les grévistes furent « éconduits poliment », nous dira le chef de la délégation. A préciser que la rencontre a été organisée sur la demande du chef de cabinet du MEN. Ce dernier, selon les délégués, a signifié aux grévistes l'« impossibilité de son département de les réintégrer ». « Nous implorons le président de la République à s'impliquer, surtout que l'on est à la veille du 1er novembre. Pour l'amour de l'Algérie, et au nom de ces 10 malheureuses femmes qui sont aussi grévistes, nous espérons que notre problème sera réglé en cette veille d'une si grande date », ont déclaré à l'unisson les grévistes. Deux femmes ont été évacuées hier à l'hôpital, le cas de la deuxième personne est jugé sérieux, selon une source médicale.