L'université du 20 Août vient d'organiser son deuxième colloque sur la Révolution algérienne sous le thème « L'événement dans l'histoire récente de l'Algérie (1945-1962) », avec la présence d'imminents historiens et chercheurs algériens, mais aussi de plusieurs autres venus de France, d'Angleterre, d'Allemagne et des USA pour présenter des communications, dont certaines sont sorties du protocolaire habituel, lequel ne caressait que superficiellement notre histoire, sans pour autant bousculer les tabous. C'est le deuxième colloque organisé sur la Révolution algérienne, et déjà les prémices d'une tradition, qui s'incrustent dans les esprits de l'élite skikdie, sont perceptibles, comme l'a souligné le wali lors de son intervention d'ouverture, qui proposera même la création d'un institut de formation sur l'histoire de la Révolution algérienne au niveau de l'université de Skikda. Les trois premières communications étaient d'ailleurs fort élogieuses sur des faits historiques, sujets à des conflits et anachronismes sur les fondements de la nation algérienne, et ensuite sur l'instauration d'un état inspiré des préceptes de l'Islam, de la déclaration du 1er Novembre. Abdelhamid Mehri, invité d'honneur, interviendra pour citer des auteurs de cette déclaration, qui lui ont assuré, personnellement, qu'il était exclu pour ces acteurs de la Révolution algérienne d'instaurer un état théocratique, mais cette allusion ne sera faite que pour se démarquer des principes communistes et marxistes dominants de l'époque. Ce conflit d'arabisme, berbérisme et islamisme, sera même étayé par des intervenants lors des débats. L'historien Lemnouar Merrouche, qui est intervenu sur la formation de l'Algérie ottomane, notamment sur les structures sociales de cette période, suggère le renouvellement de l'histoire de la période ottomane en Algérie. Pour corriger certaines contre-vérités, Ali Guennoun évoquera la brochure « L'Algérie libre vivra » ou la re-définition de la nation algérienne. Omar Lardjane dira que cette brochure intègre la conception de la nation sur des fondements universels, tout en regrettant qu'elle n'ait pas été largement diffusée.