Le 12e Salon international du livre d'Alger (SILA) a ouvert ses portes hier aux Pins maritimes, à Alger. Inaugurée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'édition de cette année est marquée par la participation de 559 maisons d'édition représentant vingt-sept pays. Côté algérien, 164 maisons d'édition y sont présentes. La superficie aménagée à cet effet est de 14 700 m2 couvrant trois pavillons où seront exposés 82 000 titres dont 15% touchent la littérature pour enfants. Cela dit, des anomalies sont constatées sur les lieux. En effet, de nombreux stands sont vides, d'autres ne sont qu'à moitié pleins. Dans certains espaces d'exposition, on ne constate que des étals et de surcroît, ils ne sont pas mis en place pour exposer des livres. Dans d'autres espaces, des livres sont déposés par terre les uns sur les autres ou dans des cartons faute d'étals. Des tas de papier et des cartons vides sont entassés dans des coins. Des éditeurs refoulent leur colère en regardant les étals de leurs stands vides. Les raisons d'une telle situation ? « Il y a beaucoup de cargaisons, mais les moyens de transport nécessaires pour les acheminer vers les pavillons d'exposition sont insuffisants », explique un éditeur rencontré sur les lieux. « Les organisateurs du salon nous ont promis d'avoir nos livres dans les stands au plus tard trois jours avant l'ouverture de l'édition, mais rien n'est fait jusque-là. Je ne comprends rien », indique un autre éditeur. « Vu que c'est le Président qui va inaugurer le salon, par mesure de sécurité, ils nous ont interdit d'acheminer vers les pavillons d'exposition nos livres », ajoute un autre. « Nous ne pouvons pas préparer notre exposition à l'ouverture de l'édition, car cela pose le problème de la garde des stands. Nous ne pouvons pas l'assurer avant le début du salon », explique un éditeur. Au niveau du magasin d'entreposage de la Safex, douaniers et éditeurs activent chacun de son côté pour évacuer le plus grand nombre possible de cartons de livres. Sur les lieux, en effet, des centaines de cartons attendent d'être acheminés vers les pavillons d'exposition. « Nous avons commencé à travailler le 26 octobre. A ce jour, 98% des cargaisons sont prêtes à être évacuées, mais leur transport ne relève pas de nos prérogatives. Pour le reste, se pose le problème des visas délivrés par le ministère de la Culture et celui des Affaires religieuses, comme il faut un visa des services de la Sûreté nationale. Et sans visas des deux ministères, la Sûreté nationale ne peut pas délivrer de visas pour permettre aux exposants de faire sortir leurs cargaisons », explique des éléments des services concernés de la douane, rencontrés sur les lieux. « Nous n'avons pas éprouvé de difficultés avec la douane, mais avec les ministères de la Culture et des Affaires religieuses », relèvent des éditeurs rencontrés dans ces mêmes lieux. L'unique transitaire chargé d'acheminer ces livres du magasin d'entreposage aux pavillons d'exposition indique, de son côté, que « des éditeurs sont confrontés au problème de visa. Tant que les ministères de la Culture et des Affaires religieuses ne leur ont pas délivré ces pièces, leurs cargaisons ne sortiront pas de ce magasin. Ce sont, pour la plupart, les éditeurs des pays arabes qui sont confrontés à ce genre de problèmes. »