La collection Mosaïque des éditions Sédia, qui existe depuis une année, vient d'amorcer un nouveau virage dans sa démarche. Elle vient de co-éditer, avec la maison libanaise Dar El Ferabi, une série de romans dont les auteurs sont des écrivains algériens. La genèse de cette collaboration entre les deux maisons d'éditions a été dévoilée lors d'une conférence de presse tenue — après 2 heures de retard, au théâtre de Verdure — par la première responsable des éditions Sédia, Mme Radia Abed, du directeur de la maison Dar El Farabi, Joseph Bouaâkl, ainsi que les écrivains Anouar Benmalek et Yasmina Khadra. Mme Radia Abed a affirmé que l'un des objectifs de la traduction des écrivains algériens de langue française est de rapatrier la littérature algérienne publiée à l'étranger, afin de la donner ensuite à lire à un prix abordable au lectorat arabophone. Les romans sélectionnés par la traduction sont L'attentat, Les sirènes de Bagdad et Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra, Mes hommes de Malika Mokadem, Mes mauvaises pensées de Nina Bouraoui, Harraga de Boualem Sensal, La dernière prière de Hamid Grine et L'enfant du peuple ancien d'Anouar Benmalek. La directrice de Sédia Edition a révélé que certaines traductions se sont faites en partenariat avec la maison El Farabi. D'autres ont été subventionnées, dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe 2007 ». L'Etat, martèle-t-elle, doit subventionner l'édition pour faire connaître ses écrivains. » Joseph Bouaâkal a affirmé de son côté qu'avec la traduction de ces livres, « nous permettrons la diffusion de grands auteurs algériens dans le monde arabe ». L'écrivain Anouar Benmalek s'est dit très heureux de travailler avec des professionnels du livre et de voir ses livres traduits en langue arabe. Yasmina Khadra, pour qui la plupart de ses livres ont été traduits dans 30 langues, « c'est une victoire pour nous que de voir des auteurs algériens traduits en arabe. C'est un soulagement pour mes lecteurs que d'avoir des livres traduits. Il faut cesser de compter sur l'aide de l'Etat qui tarde à venir. C'est à nous de nous construire et de construire notre culture, mais, pour y parvenir, il faut d'abord commencer par s'aimer et se respecter entre écrivains et intellectuels ».