Avec toutes les difficultés que l'univers éditorial endure chez nous, il se trouve que certaines maisons d'édition commencent non seulement à sortir la tête de l'eau mais aussi à suivre une trajectoire de professionnalisme. Pour tout dire, il y a un véritable frémissement dans le monde livresque ! D'année en année certaines de ces maisons gagnent non seulement en grandeur, mais aussi en ouverture, en richesse et en diversité. L'ANEP, la grosse maison publique, est passée de la simple publication de textes historiques (à sa naissance il y a 6 ans) à la réédition d'ouvrages de références inhérentes à la décolonisation, -Albert Mémi, Frantz Fanon, Albert Camus etc…-, en passant par d'autres ouvrages de personnalités à l'image de Jacques Vergès. Barzakh, une petite maison qu'on taxe d'élitiste a ouvert son champ en créant en plus des publications et des rééditions régulières de romans à succès, une section parallèle spécial polar. L'expérience lancée il y a trois ans n'a certes pas fait long feu, mais cette maison aurait tenté d'innover. Dans cette section, Barzakh demandait aux jeunes écrivains d'inventer un récit policier sur la base d'un personnage à la “ Colombo ”. Il sera le fil conducteur de toute la série un peu proche du genre, “l'inspecteur Llob ” présent dans les premiers ouvrages de Yasmina Khadra. L'on sait que les polars à la Georges Simenon font recette. Nous avons encore à l'esprit le phénoménal polar, le Da Vinci code de Dan Brown qui s'est vendu à plus de 60 millions d'exemplaires dans le monde. Mais ceci est une autre histoire… L'ancienne boite d'édition Casbah qui se gère de père en fils exactement comme une entreprise “racée” continue sa mouvance dans l'univers historique, explorant toutes les voix pouvant dire un plus ou faire la lumière sur un événement quelconque en rapport avec la révolution. Cette maison qui s'est imposée comme la plus compétitive sur le plan national verse aussi dans le roman ainsi que le parascolaire. Même cas pour “ Chihab ”, une maison qui a plutôt le flair des ouvrages qui se lient, se vendent. C'est d'ailleurs l'une des premières boites à avoir acheté les droits de réédition des livres de Yasmina Khadra encore sous pseudonyme. Autrefois spécialisée dans l'importation d'ouvrages romanesque, classique, Sédia est passée à une tout autre vitesse. Elle a crée il y a à peine deux ans, sa collection, “ Mosaïque ” dans laquelle on retrouve quelques titres des auteurs algériens vivant à l'étranger. Cette année “ Mosaïque ” a grandi, occupant aussi l'espace de la traduction de ces mêmes ouvrages du français vers l'arabe avec la collaboration de la réputée maison libanaise, “El Farabi”. Remarquable travail que fait Sédia qui, grâce à elle, les mordus de la lecture peuvent s'acquitter de quelques romans pour des pacotilles. D'ailleurs, au Salon international du livre d'Alger –du 31 au 09 novembre prochain- son stand proposera plusieurs nouveautés en français et en version arabe tels, L'enfant du peuple ancien de Anouar Benmalek, L'attentat de Yasmina Khadra et La dernière prière de Hamid Grine. Que du bonheur quand on sait qu'il y a quelques années, il était impossible de se procurer un ouvrage qui sort à l'étranger, en un temps record !