L'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) est entré en phase active d'installation, avons-nous appris de sources proches du ministère du Commerce. Siégeant dans des bureaux au cœur de la capitale, le nouvel office a entamé durant le mois d'octobre une première opération de recensement des fournisseurs, notamment des importateurs, pour constituer sa base de données, ajoute la même source. Un appel d'offres, précise-t-elle, a même été lancé en ce sens le mois dernier. Le mode de fonctionnement de l'ONIL est calqué sur celui de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). L'ONIL hérite ainsi des prérogatives d'autorité de régulation que remplissait, provisoirement, le groupe public Giplait à travers sa filiale d'importation Milk Trade. Celle-ci assure à ce jour l'importation de poudre de lait et sa distribution aux producteurs privés et publics à des prix subventionnés. Nos tentatives de recueillir l'avis de M. Ziani, président de la filière lait de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), se sont avérées infructueuses. Durant la journée d'hier, ce responsable est resté injoignable. En attendant la prise en main des missions de régulation, les pouvoirs publics ont convenu d'un mécanisme d'affectation de la subvention dégagée par les pouvoirs publics au titre de la compensation des pertes subies suite à l'envolée des prix du lait en poudre sur les marchés internationaux. Cet accord en vigueur depuis le 22 juin dernier a été conclu entre la Fédération agroalimentaire, placée sous la coupe de la CIPA et la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR). Cette organisation patronale joue ainsi le rôle d'intermédiaire entre les producteurs de lait en sachet et la banque publique. Cette dernière a ouvert un compte spécial alimenté avec quatre milliards de dinars libérés par le Trésor public. Il faut y ajouter les 10,6 milliards de dinars libérés par la loi de fiances complémentaire 2007. Sauf qu'entre temps, le système mis en place n'a pas rempli toutes ses missions. C'est du moins, l'avis de la CIPA qui, dans un communiqué parvenu avant-hier à notre rédaction, exprime son mécontentement. Cette confédération veut amener les pouvoirs publics à adopter un système de subventions fluctuant en fonction de la variation du coût de revient du litre. « L'espoir d'une juste révision de la marge de soutien du prix du sachet de lait pour les mois de mai à septembre 2007 n'est qu'une vaine promesse », constate cette confédération, avant d'annoncer la convocation d'« urgence » d'une assemblée générale pour demain. Pour les opérateurs regroupés dans cette organisation, « les sacrifices pour maintenir la production durant les mois précédents… n'ont pas été appréciés à leur juste valeur ». Une rencontre est, également, programmée avec le SG de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). Parmi les axes de réflexion suggérés par les producteurs de lait figurent les perspectives de développement de l'élevage de bovins laitiers, la production et le développement d'« autres laits » ainsi que la recherche d'une meilleure politique d'approvisionnement en matière première, notamment à travers la conclusion de partenariats. Pour rappel, l'Algérie importe en moyenne pour 600 millions de dollars US par an de poudre de lait. Quant aux besoins annuels du marché, ils s'élèvent à près de 3 milliards de litres dont à peine 800 millions de litres sont assurés par la production locale. Le gouvernement reste inflexible sur sa position de maintenir le litre de lait pasteurisé à 25 DA. Il destine l'ensemble des budgets alloués à combler le différentiel entre le prix administré et le prix réel.