L'émission sportive « La 3e mi-temps », diffusée le vendredi soir, sur les ondes de radio El Bahdja est suspendue jusqu'à nouvel ordre. La décision a été prise par la direction de la radio. L'émission ainsi que son animateur principal, Sofiane Dani, ont été mis au frigo sans aucune forme de procès. L'intéressé a été informé (verbalement) de la mesure, samedi. La suspension de « La 3e mi-temps » suscite beaucoup de questionnements sur ces « mesures punitives » prises à l'encontre de confrères du service public, sans que ces derniers puissent avoir la possibilité de se défendre contre leurs pourfendeurs, très souvent proches des centres du pouvoir. Selon une source bien informée, la décision de suspendre « La 3e mi-temps » et son animateur aurait été prise le 1er novembre à l'occasion de la cérémonie commémorant le 53e anniversaire du déclenchement de la lutte armée. Ce jour-là, un dirigeant d'un club sportif a saisi l'opportunité de la présence du responsable de la radio, pour lui faire part de ses griefs à l'encontre de notre confrère, accusé de tous les maux du football. La réaction ne s'est pas fait attendre. Quarante-huit heures plus tard, la sentence est tombée. Le journaliste est frappé d'interdit d'antenne et l'émission remise au placard. Suspendre un journaliste sur une simple récrimination d'un dirigeant sportif sans prendre soin d'écouter la victime est une pratique qui n'honore nullement les parties qui sont derrière cette mesure, qui enfreint toutes les règles admises en la matière. Si les responsables des médias (télévision, radios, journaux) publics et privés s'amusaient à suspendre des journalistes à chaque gémissement de dirigeants de club, il ne resterait plus de journalistes sportifs en Algérie. Cette menace est réelle. La suspension de « La 3e mi-temps » et de son animateur en est la meilleure preuve.