L'assemblée communale sortante, à majorité FLN, dont la composante sera absente en totalité, aux municipales du 29 novembre, a choisi de présenter le bilan de son quinquennat, dix jours avant le lancement de la campagne électorale. L'APC, en fin de mission depuis plusieurs jours, a opté pour la projection d'un film, réalisé par une boîte privée, retraçant un parcours marqué par une autosatisfaction démesurée. Les personnes présentes ont d'ailleurs noté que les principaux faits saillants mis en exergue se résument à la résorption d'une lourde dette héritée de l'ancien mandat du RND, l'informatisation des services de l'état civil, l'amélioration de la gestion des 500 tonnes de déchets urbains collectés chaque jour, la réhabilitation de certains jardins publics et la réouverture du conservatoire. Tout compte fait, la municipalité de Constantine n'a rien trouvé d'autre, pour meubler son bilan, que le recours aux montages préfabriqués, en présentant des projets tels le téléphérique, le tramway, le Trans-Rhummel, et les hôtels de la chaîne Accor, qui font partie du programme du président de la République, ou les travaux de réhabilitation du centre-ville, initiés par le wali, ou encore la nouvelle ville universitaire dépendant territorialement de la commune d'El Khroub. L'image idyllique, qu'on a voulu donner d'une ville belle, propre et magnifiquement ensoleillée, s'écarte trop de la réalité vécue au quotidien par des citoyens harassés. On n'a pas soufflé un seul mot sur l'état des quartiers qui se transforment en lacs et terrains boueux après chaque averse, ni sur la dégradation du cadre de vie dans les cités périphériques, lesquelles n'ont bénéficié, durant cinq ans, ni de trottoirs, ni d'éclairage, ni de carrelage neuf. On citera les sinistres secteurs d'El Gammas, Boudraâ Salah, les Mûriers et Ziadia, mais aussi les cités Emir Abdelkader, Oued El Had, Bab El Kantara, Djenane Ezzitoune, pour ne citer que ceux-là. En fait, les chefs de file des ex-élus municipaux ont évité de parler des projets « ratés », ceux qui ont « bouffé » des sommes considérables, provenant de l'argent du contribuable. On citera le « colosse » de l'avenue des frères Zaâmouche, prévu pour être le premier parking à étages de la ville, et qui traîne depuis 2001, au même titre que le fameux marché de la cité Daksi, mais aussi la réfection hasardeuse du réseau routier, le bricolage du talus de l'avenue Aouati Mostefa, les rafistolages des marchés couverts et la mascarade des passages souterrains de la place des Martyrs. Après cinq ans de règne, l'APC n'a même pas jugé utile de tester sa popularité auprès de ses administrés dans un film qui a fait parler tout le monde, sauf le simple citoyen constantinois.